Écriture - vos créations

[Mitth'raw Nuruodo 8881]

S'il y en a encore que ça intéresse : j'avais écrit cette année une nouvelle pour un appel à textes d'un éditeur, pour lequel la consigne était d'écrire sur un objet ayant des propriétés surnaturelles connu des services de renseignement français. Le texte ayant été refusé, je l'ai publié ici. Je ne suis pas satisfait de la fin qui est passablement cliché, mais j'aime bien l'ambiance et les relations entre les personnages avant cela.

[Die_ruhe 1525]

Le 17/07/2024 à 12:27, Mitth'raw Nuruodo a dit :

Le texte ayant été refusé, je l'ai publié ici. Je ne suis pas satisfait de la fin qui est passablement cliché, mais j'aime bien l'ambiance et les relations entre les personnages avant cela.

Bonjour, j'ai bien lu ta nouvelle. Quoi dire : tu as bien respecté les règles de la nouvelle fantastique : le narrateur est bien le héros principal de l'histoire, il y a une ambiance inquiétante, les évènements décrits sont étranges et pas du tout rationnels. 

 

D'emblée le sujet me fait penser aux 2 livres :

1) "Stalker" des frères Strougatski 

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Stalker_:_Pique-nique_au_bord_du_chemin

 

Les zones où se passent les choses inexplicables (comme les anciennes mines), l'objet magique (comme le cœur noir) et même les forces de l'ordre de type menaçant (comme DGSE). Tous ces éléments sont en commun entre ta nouvelle et le roman de Strougatski.

 

2) L'homme du lac d'Arnaldur Indridason. Certainement à cause de la référence à la Stasi et à la période de la guerre froide avec les meurtres au sein de la partie communiste d'Islande. D'ailleurs un très bon livre et très réaliste

 

Quelques remarques : les personnages sont bien mais il y a des détails qui ne sont pas explicités alors que cela aurait plus de suspense voir tension supplémentaire dans ta nouvelle. Cela concerne notamment Monsieur Schwerz. 

On apprend assez tardivement dans ton qu'il est sorcier. Alors que tu aurais pu introduire un élément trouble pour suggérer qu'il était bizarre et le suggérer de manière factuelle et pas via le ressenti de l'héros principal. 

 

Tu fais également référence à la différence des classes entre le héros (qui est prolétaire) et le sorcier. Donc lui est censé d'être quoi? Bourgeois ? Ça apporte quoi au récit ? Perso, avant d'avoir lu le passage sur l'ouverture d'esprit de Monsieur Schwerz, je l'imaginait en artisan. 

 

Ambiance : par défaut, l'ambiance de la nouvelle fantastique est toujours glauque. De ce côté ça pêche pour ta nouvelle. J'ai trouvé qu'il manquait du glauque, du lourd d'autant plus que l'action se déroule lors de la guerre froide. Le héros principal collabore trop vite avec l'ennemi qui s'avère être plutôt sympa (Stasi sympa ??? Non mais non!), pas de fourberies, pas de lourds soupçons dans l'air mais la collaboration entre 2 services équivalents de 2 pays de 2 camps opposés. Ce n'est pas drôle. Il faut vite s'inspirer d'Arnaldur Indridason! 

 

Par contre, la description du monde parallèle est intéressante. Il y a des formes et des couleurs bizarres ce qui relève l'ambiance qui devient dangereuse voir mortelle. 

 

La chute : trop courte et un peu banale. J'aurais bien aimé la description de la peur voir terreur dans la scène où les 3 personnages attendent que les monstres passent. Pour moi, la mort de Monsieur Weber est en trop. Tu aurais pu le laisser vivre. Techniquement parlant c'est un troisième suicide dans l'histoire après le frère du sorcier, le sacrifice du sorcier que je considère comme l'action d'expiation = suicide. 

Tu aurais pu le laisser devenir fou comme dans "La Horla" de Maupassant ou le laisser inconsolable et malheureux jusqu'à la fin de sa vie. Bref, il y avait plein de façon de lui faire subir un mauvais sort au lieu de troisième suicide. Nous ne sommes pas quand même dans le récit de type "Virgin suicides". Tout ça pour dire que c'était trop rapide comme la fin à mon goût. 

 

Dernière remarque concerne le style de l'oeuvre. Tu écris très bien, le maniement de la langue littéraire est maîtrisé. RAS

[Mitth'raw Nuruodo 8881]

Il y a 9 heures, Die_ruhe a dit :

D'emblée le sujet me fait penser aux 2 livres :

1) "Stalker" des frères Strougatski 

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Stalker_:_Pique-nique_au_bord_du_chemin

 

Les zones où se passent les choses inexplicables (comme les anciennes mines), l'objet magique (comme le cœur noir) et même les forces de l'ordre de type menaçant (comme DGSE). Tous ces éléments sont en commun entre ta nouvelle et le roman de Strougatski.

 

C'est marrant, je n'y pensais pas du tout, mais c'est vrai que le fait de ramener un objet de la zone et l'interdiction de s'y aventurer créent une proximité.

 

Il y a 10 heures, Die_ruhe a dit :

2) L'homme du lac d'Arnaldur Indridason. Certainement à cause de la référence à la Stasi et à la période de la guerre froide avec les meurtres au sein de la partie communiste d'Islande. D'ailleurs un très bon livre et très réaliste

 

Connais pas, faudra que je jette un œil !

 

Il y a 10 heures, Die_ruhe a dit :

Quelques remarques : les personnages sont bien mais il y a des détails qui ne sont pas explicités alors que cela aurait plus de suspense voir tension supplémentaire dans ta nouvelle. Cela concerne notamment Monsieur Schwerz. 

On apprend assez tardivement dans ton qu'il est sorcier. Alors que tu aurais pu introduire un élément trouble pour suggérer qu'il était bizarre et le suggérer de manière factuelle et pas via le ressenti de l'héros principal. 

 

C'est vrai. C'est sans doute ce que j'aurais fait si j'avais pris le temps de développer davantage.

 

Il y a 10 heures, Die_ruhe a dit :

Tu fais également référence à la différence des classes entre le héros (qui est prolétaire) et le sorcier. Donc lui est censé d'être quoi? Bourgeois ? Ça apporte quoi au récit ? Perso, avant d'avoir lu le passage sur l'ouverture d'esprit de Monsieur Schwerz, je l'imaginait en artisan. 

 

Je voulais surtout qu'ils aient une différence de capital culturel, qui explique que Frédéric se sente un peu démuni par rapport à Richard et ai le sentiment d'être moins qualifié qu'Élisa pour résoudre le problème, c'est pour ça que Richard est notaire.

 

Il y a 10 heures, Die_ruhe a dit :

La chute : trop courte et un peu banale. J'aurais bien aimé la description de la peur voir terreur dans la scène où les 3 personnages attendent que les monstres passent. Pour moi, la mort de Monsieur Weber est en trop. Tu aurais pu le laisser vivre. Techniquement parlant c'est un troisième suicide dans l'histoire après le frère du sorcier, le sacrifice du sorcier que je considère comme l'action d'expiation = suicide. 

Tu aurais pu le laisser devenir fou comme dans "La Horla" de Maupassant ou le laisser inconsolable et malheureux jusqu'à la fin de sa vie. Bref, il y avait plein de façon de lui faire subir un mauvais sort au lieu de troisième suicide. Nous ne sommes pas quand même dans le récit de type "Virgin suicides". Tout ça pour dire que c'était trop rapide comme la fin à mon goût. 

 

Le côté série ne me dérange pas mais c'est sûr que ce n'est pas hyper original.

 

Il y a 10 heures, Die_ruhe a dit :

Dernière remarque concerne le style de l'oeuvre. Tu écris très bien, le maniement de la langue littéraire est maîtrisé. RAS

 

Merci !