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Débats politiques et sociétaux


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Avec @JessR+ on a remplacé les affiches de Reconquête   

Franchement, déjà je vais le poser d'entrée, je me considère idéologiquement de gauche. Je ne suis pas un suceur de Mélenchon, ni même un gros consommateur d'informations politiques (d'ailleurs ce bra

Il y a 5 heures, Ale a dit :

Je vous laisse avec cet article écrit par l'algorithme GPT-3 (déjà supplanté par le GPT-4). Personnellement ça me laisse bouche bée : ça se lit très bien.

 

Et ça n'a pas beaucoup de style. Les IA peuvent écrire des articles, même des romans, aussi bien qu'un auteur médiocre. C'est le coup classique de la sous-traitance, sauf qu'il n'y a plus personne à payer à la fin. J'ai encore du mal à y voir un progrès, en fait.

 

Après tout, exprimer des banalités sur une oeuvre archi-connue comme Les Misérables, je ne suis pas sûre que ça démontre une quelconque intelligence, mais aux yeux d'un ingénieur qui n'aura pas foutu le nez dans un roman depuis longtemps, ça donne un peu le change. Après tout, tout l'enjeu de l'IA, c'est ce qu'on décide d'en faire car elle ne sera que le reflet de ce que l'humanité produit elle-même. Juste un révélateur, pas un dépassement.

 

 

L'exemple de TAY est parlant dans le genre. Pour rappel, c'est une IA de Microsoft qui a viré nazi en 16h sur Twitter. Et c'est probablement la meilleure preuve que la source du cancer Twitter n'est pas à chercher du côté de la gauche féministe-SJW-islamogauchiste-je-ne-sais-quoi mais bien plutôt du côté de ... l'extrême droite. En tout cas, c'est l'ED la mieux organisée, visiblement.

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Il y a 9 heures, Ale a dit :


J'ai envie de croire que leur mémoire colossale permettrait aux IA de produire des choses surprenantes. Et peut-être même... de créer? D'innover? Je suis totalement partagé entre l'admiration teintée de fascination et la peur véritable de nous voir rendus obsolètes. 

Je vous laisse avec cet article écrit par l'algorithme GPT-3 (déjà supplanté par le GPT-4). Personnellement ça me laisse bouche bée : ça se lit très bien. Mais j'appuie à nouveau sur mon sentiment très ambivalent : cela m'effraie et m'excite de la même façon. Et je ne peux m'empêcher de faire le rapprochement avec les extraterrestres... Nous cherchons une autre forme de vie, voire une autre civilisation ailleurs que sur Terre. Est-ce que les robots ne pourraient pas finir par faire quelque chose de similaire? Là aussi, cela me fait rêver autant que cauchemarder. On sait à quel point l'humain déteste ce qui est différent de lui... Et pour les joueurs de Mass Effect, j'évoque là une idée similaire au conflit Quarians/Geths. 

(Et je vais m'arrêter là sinon je pourrai en écrire un essai complet :ph34r:)
 

 

Bien sûr que les IA peuvent créer, innover... la question est, est-ce nécessaire? Dans un monde où l'instruction (au vrai sens du terme)  et où le savoir faire tend à disparaitre? Ne faut-il pas être dans un contexte sociétal serein pour aborder au mieux ces avancées?

Étant une vraie trekkie, je pense que Star Trek apporte des débuts de réponse à ces questions, faut pas oublier que c'est en étant flic à Los Angeles dans la crasse que Roddenberry a eu l'idée d'un monde où la technologie sert les intérêts humains (une utopie donc). Je pense que l'internet et la technologie libres sont morts en 92. Toutes ces avancées d'ordre purement techniques avec les IA sont fascinantes, voire poétiques, je te rejoins là dessus. Ça amène effectivement à beaucoup de questions qui peuvent nous faire grandir en tant qu'espèce. Par contre, nous sommes dans une dynamique où il faut des applications aux choses, donc les applications mercantiles, ou autres, de toutes ces avancées technologiques ne resteront malheureusement pas dans le champ de la recherche pure...et c'est là dessus où à mon sens on devrait légiférer tout de suite... on va se relancer dans de très très gros pavés haha!

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Il y a 15 heures, LudicrousC a dit :

 

Et ça n'a pas beaucoup de style. Les IA peuvent écrire des articles, même des romans, aussi bien qu'un auteur médiocre. C'est le coup classique de la sous-traitance, sauf qu'il n'y a plus personne à payer à la fin. J'ai encore du mal à y voir un progrès, en fait.

 

Après tout, exprimer des banalités sur une oeuvre archi-connue comme Les Misérables, je ne suis pas sûre que ça démontre une quelconque intelligence, mais aux yeux d'un ingénieur qui n'aura pas foutu le nez dans un roman depuis longtemps, ça donne un peu le change. Après tout, tout l'enjeu de l'IA, c'est ce qu'on décide d'en faire car elle ne sera que le reflet de ce que l'humanité produit elle-même. Juste un révélateur, pas un dépassement.

 

 

L'exemple de TAY est parlant dans le genre. Pour rappel, c'est une IA de Microsoft qui a viré nazi en 16h sur Twitter. Et c'est probablement la meilleure preuve que la source du cancer Twitter n'est pas à chercher du côté de la gauche féministe-SJW-islamogauchiste-je-ne-sais-quoi mais bien plutôt du côté de ... l'extrême droite. En tout cas, c'est l'ED la mieux organisée, visiblement.


D'où mon interrogation vis-à-vis des "sentiments" développés par l'IA. Est-ce qu'avoir une conscience ne permettrait pas justement d'insuffler un peu plus de style dans un écrit? L'idée m'intéresse et m'effraie en même temps. En tout cas, dans l'optique d'un fil info comme je le mentionne plus haut, cela ne me parait pas incongru. On n'a pas besoin d'un exercice de style pour savoir qu'un faucon a élu domicile dans le clocher de l'église du village...

Mais les problèmes que tu soulèves sont très pertinents, et c'est bien ça qui m'effraie et me freine. Bien sûr que je peux très difficilement soutenir une initiative qui risque de me coûter ma place. Et ce que tu dis sur le fait que "les possibilités de l'IA seront celles qu'en feront les humains" est un concept-pilier de la science-fiction. A très juste titre. 

L'exemple de TAY me rappelle aussi plusieurs "chat-bots" en ligne, à la "Cleverbot". Là aussi, ils apprennent de leurs discussions pour ensuite former de nouvelles idées. Sauf que le nombre de youtubeurs qui sortaient des vidéos où ils disaient absolument n'importe quoi au bot pour qu'il l'emmagasine ont vite fait de le transformer en gros troll edgy. Je trouve ça dommage.

En vrai, tout ça me rappelle la question des implants. Sur le papier, je trouve ça fabuleux "d'augmenter" l'être humain. Mais on se retrouverait encore confronter à d'immenses inégalités. Entre riches contrôlant le marché et les prolétaires devant se doter de seconde main, de produits défectueux, etc. Et c'est évidemment sans compter la surveillance ou le hacking ! L'idée de me faire pirater un organe ne me goûte pas vraiment.
 

Il y a 12 heures, Caprica a dit :

 

Bien sûr que les IA peuvent créer, innover... la question est, est-ce nécessaire? Dans un monde où l'instruction (au vrai sens du terme)  et où le savoir faire tend à disparaitre? Ne faut-il pas être dans un contexte sociétal serein pour aborder au mieux ces avancées?

Étant une vraie trekkie, je pense que Star Trek apporte des débuts de réponse à ces questions, faut pas oublier que c'est en étant flic à Los Angeles dans la crasse que Roddenberry a eu l'idée d'un monde où la technologie sert les intérêts humains (une utopie donc). Je pense que l'internet et la technologie libres sont morts en 92. Toutes ces avancées d'ordre purement techniques avec les IA sont fascinantes, voire poétiques, je te rejoins là dessus. Ça amène effectivement à beaucoup de questions qui peuvent nous faire grandir en tant qu'espèce. Par contre, nous sommes dans une dynamique où il faut des applications aux choses, donc les applications mercantiles, ou autres, de toutes ces avancées technologiques ne resteront malheureusement pas dans le champ de la recherche pure...et c'est là dessus où à mon sens on devrait légiférer tout de suite... on va se relancer dans de très très gros pavés haha!


Oh si certainement. Inutile sans doute de préciser que c'est totalement fou d'en être là alors qu'on dispose de l'outil internet... On a (presque) tout le savoir de l'Humanité au bout des doigts, et la possibilité de communiquer avec le monde entier. Pour finalement être de plus en plus enfermés dans sa bulle et croire aveuglément tout ce qui se dit, même les plus énormes imbécilités. 

Je pense comme toi vis-à-vis de l'état d'internet et de la technologie libre. Je crois me souvenir de l'histoire du créateur de Reddit, qui partait d'intentions tout aussi louables, pour voir sa création totalement lui échapper. Finalement l'un des derniers exemples de ce vieil internet, c'est peut-être Wikipédia... Ou alors on peut citer l'exemple de MySpace : le créateur a pris ses biffetons et a tout laissé tomber. C'est cynique mais honnête. J'étais évidemment enfant lors des années 2000, mais j'ai "vu grandir" internet, surtout avec l'avènement du web 2.0 en 2004-2005. Et déjà là, en repensant à mes souvenirs de l'époque, j'ai l'impression que tout était plus simple et innocent. On apprenait à connaître cet outil et ce qu'il permettait. Et c'est dommage de s'être autant écarté des volontés bienveillantes des débuts... Bien que peu surprenant. 

Désolé, mes pensées sont assez éparses. Mais je dirai au moins de façon claire qu'on a l'air totalement d'accords sur la question ! 

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https://www.leparisien.fr/paris-75/legislatives-a-paris-battue-laetitia-avia-perd-son-siege-mais-se-felicite-davoir-eu-la-chance-de-changer-des-choses-20-06-2022-K5VWJETDWZC7JKTUJ5KQBAHSBM.php

Tiens, c'est bien cette bonne femme qui a mordu le chauffeur de taxi ? Franchement le niveau de nos élus me fait penser que certains d'entre eux auraient gagner d'être remplacés par IA😁. Quoi que....

 

Edited by Die_ruhe
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Il y a 7 heures, Ale a dit :

En vrai, tout ça me rappelle la question des implants. Sur le papier, je trouve ça fabuleux "d'augmenter" l'être humain. Mais on se retrouverait encore confronter à d'immenses inégalités. Entre riches contrôlant le marché et les prolétaires devant se doter de seconde main, de produits défectueux, etc. Et c'est évidemment sans compter la surveillance ou le hacking ! L'idée de me faire pirater un organe ne me goûte pas vraiment.

Ohlala et moi, tes réflexions ci-dessus font penser au roman "Les enclaves" de Vadim Pankov où il est décrit tout ce que tu racontes : les implants pour les riches et les pauvres qui se dotent des appareils trouvés dans les poubelles géants. Et le monde divisé en enclaves entre lesquels se fait la guerre bien cachée pour les sources d'énergie (ça sonne bizarrement actuel tout ça)

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Je travaille dans l'IA depuis quelques mois, je ne suis pas un expert mais je vais pouvoir adresser quelques idées reçues qui véhiculent ici...

 

En ce qui concerne l'article sur l'employé de Google, c'est très médiatisé pour pas grand chose à mon avis. En gros une IA basiquement c'est juste une méthode de calcul (comme a+b), la différence c'est que les mécanismes mis en jeux sont calqués (ou en tout cas très largement inspiré) des mécanismes du cerveau humain. Par exemple, comment faire pour différencier un chat d'un chien ? Et bien vous identifiez les différences, par exemple la forme des oreilles, l'IA fait pareil. L'IA est également dépendante de ce qu'elle apprend.

Il y a l'exemple de l'IA larguée sur Twitter il y a quelques années qui était devenu antisémite par exemple, à cause de ça :

https://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/03/24/a-peine-lancee-une-intelligence-artificielle-de-microsoft-derape-sur-twitter_4889661_4408996.html

Et oui, si on vous apprend dès tout petit qu'un chat est un chien et inversement, vous vous tromperez dans l'identification de chaque animal jusqu'à qu'on ne vous corrige...

Est-ce qu'elle est capable de conscience ? Je suis quasiment sur que non. Je ne préfère pas être catégorique car je ne suis pas un expert mais je pense que les mécanismes de la conscience ne sont pas liés à notre méthode de réflexion, a partir de là ça me parait très peu probable, d'autant plus que dans l'article cité plus haut on retrouve les mécanismes de recopie déjà identifié au préalable (cf mon article ci-dessus).

 

Un autre exemple "amusant" d'une IA mal entraînée :

https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/09/04/des-personnes-noires-confondues-avec-des-singes-par-un-algorithme-de-facebook_6093366_4408996.html

 

Un autre exemple d'IA de "recopie" d'un comportement humain, pas de conscience derrière ça (je crois que ça a été plus ou moins évoqué ici) :

https://www.tomsguide.fr/une-intelligence-artificielle-reproduit-les-peintures-de-grands-artistes-en-utilisant-leur-technique/

 

A savoir aussi : l'IA est déjà partout autour de nous, notamment en grande partie dans nos téléphones. Déblocage par empreinte ou par caméra ? IA. Assistant Google, Siri ? IA. Application de vieillissement ou pour avoir une apparence Disney ? IA aussi. Malheureusement les applications les plus populaires ont pour beaucoup une utilité en terme de technologie et d'innovation assez limitée.

 

Je ne surprendrai personne en annonçant que tous les jours de nouveaux gadgets sont créés, afin de créer des besoins qui n'existent pas actuellement (le meilleur exemple est le smartphone, plus vraiment récent mais bon, comment on faisait il y a 20 ans pour s'en passer ? Pouvez-vous vous en passer maintenant ?). C'est le pur produit de la société de consommation. Par exemple, je trouve le déploiement et les forfaits 5G aberrant d'un point écologique, et pourtant je connais des gens ayant travailler à sa mise en œuvre. C'est un autre sujet. Bref, je n'ai pas du tout le même jugement sur l'IA.

 

Pourquoi ? Parce que ça permet aussi d'adresser des problématiques qu'on n'était incapable d'adresser avant, où d'optimiser des pratiques qui nécessitait un travail "humain" rébarbatif auparavant.

 

Par exemple, pour déceler des maladies. J'avais lu un article d'une IA qui était mieux capable de déceler certaines maladie qu'un professionnel dans le domaine concerné. Exemple ici, mais il y en a d'autres :

https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/27920-L-intelligence-artificielle-pourrait-detecter-maladie-d-Alzheimer-ans-diagnostic#:~:text=Les chercheurs américains ont en," %3A l'apprentissage approfondi.

Ou alors, pour la détection d'écriture manuscrite :

https://dataanalyticspost.com/la-reconnaissance-decriture-manuscrite-de-nouvelles-applications-pour-un-des-plus-vieux-problemes-dia/

 

En conclusion, c'est un outil. Son but n'est pas de remplacer l'homme dans des tâches communes, son but est plutôt de fournir un outil technique puissant dans la résolution de certains problèmes jusqu'alors difficile voir impossible à résoudre. Ca permet également de faire progresser la science en générale en levant des verrous technologique. Pas plus tard que ce matin, j'ai discuté avec des chercheurs en physique quantique et l'IA est un de leur outil dans leur recherche. D'ici 10 ans, des technologies quantiques émergeront très probablement et celles-ci n'auraient pas pu émerger sans l'essort de l'IA.

 

(Désolé pour le pavé :ph34r:, si des gens sont intéressés par ces sujets ou veulent des précisions, n'hésitez pas à me poser des questions :) ).

 

 

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Il y a 8 heures, Ale a dit :

D'où mon interrogation vis-à-vis des "sentiments" développés par l'IA. Est-ce qu'avoir une conscience ne permettrait pas justement d'insuffler un peu plus de style dans un écrit?

 

il y a 36 minutes, DerTrickster a dit :

Est-ce qu'elle est capable de conscience ? Je suis quasiment sur que non. Je ne préfère pas être catégorique car je ne suis pas un expert mais je pense que les mécanismes de la conscience ne sont pas liés à notre méthode de réflexion, a partir de là ça me parait très peu probable, d'autant plus que dans l'article cité plus haut on retrouve les mécanismes de recopie déjà identifié au préalable (cf mon article ci-dessus).

 

Le truc, avec la conscience de soi, c'est qu'avant même d'en trouver des traces dans une IA, il faudra d'abord la définir, cette conscience de soi. Ce n'est pas une mince affaire: tout un pan de la philo est consacré à ça et, encore aujourd'hui, pour beaucoup d'animaux, on ignore comment tester leur conscience de soi (les tests les plus connus, comme le coup du miroir, sont anthropo-centrés et ne révèlent rien de bien certain).

 

 

Citation

L'idée m'intéresse et m'effraie en même temps. En tout cas, dans l'optique d'un fil info comme je le mentionne plus haut, cela ne me parait pas incongru. On n'a pas besoin d'un exercice de style pour savoir qu'un faucon a élu domicile dans le clocher de l'église du village...

 

Bah ça permet d'éviter le travail de sous-traitance d'écriture d'articles dans des pays en voie de développement (ce qui est plus fréquent qu'on ne le crois), mais soyons francs: ce n'est pas pour autant que ces gens ne seront pas exploités autrement.

A mes yeux, le recours à l'IA comme un progrès, c'est illusoire car à partir du moment où un bot peut faire le taff, c'est l'ensemble de la profession qui se dévalue. Donc ici, le journalisme. Et tu es bien placé pour le savoir: c'est pas une profession qui peut se permettre une telle dévaluation. (Quel euphémisme. -_- )

 

il y a 36 minutes, DerTrickster a dit :

Pourquoi ? Parce que ça permet aussi d'adresser des problématiques qu'on n'était incapable d'adresser avant, où d'optimiser des pratiques qui nécessitait un travail "humain" rébarbatif auparavant.

 

En fait, je vois les IA exactement comme la mécanisation dans les industries. La machine au service de l'humain, ça vendait du rêve à la base - réduire les efforts, ménager les corps, offrir plus de temps libre. Mais dans un monde capitaliste, ça finit par un backfire complet: l'humain au service de la machine, des rendements toujours à augmenter, des pauses timées à la minute près, des mouvements adaptées à la machine - pas l'inverse - et au final, une dépréciation du travail humain en tant que tel (l'artisanat, quand il n'est pas associé à l'idée de luxe, n'a rien gagné suite à la mécanisation; il s'est juste dévalué au point de disparaître faute de rentabilité - quand une machine ou un Indien produit en plus grande quantité que toi, tu dégages).

 

En clair, une utilisation des IA plus fréquente signifie surtout une dévaluation des métiers intellectuels à la manière du travail à la chaîne.

 

il y a 36 minutes, DerTrickster a dit :

En conclusion, c'est un outil.

 

Mais ça ne reste pas un simple outil bien longtemps.

 

C'est donc pour cette raison que je ne crois pas non plus à l'utopie des androïdes qui affranchiraient totalement les humains du travail. Avec le capitalisme, c'est impossible. L'avènement des androïdes signifierait plus probablement une nouvelle ère d'exploitation radicale du travail humain.

 

Après, je comprends la fascination toute philosophique pour ça. Mais voilà, on sait très bien que ça ne restera pas une réflexion théorique pour beaucoup. Dès que ça devient envisageable, il faudra réglementer. Mais comme on ne réglementera pas, ça deviendra vite un problème, dont on finira par s'accoutumer parce que "c'est le progrès, on va quand même pas retourner à la bougie, hein!"

 

 

Citation

En vrai, tout ça me rappelle la question des implants. Sur le papier, je trouve ça fabuleux "d'augmenter" l'être humain. Mais on se retrouverait encore confronter à d'immenses inégalités. Entre riches contrôlant le marché et les prolétaires devant se doter de seconde main, de produits défectueux, etc. Et c'est évidemment sans compter la surveillance ou le hacking ! L'idée de me faire pirater un organe ne me goûte pas vraiment.

 

Bah surtout qu'on sait déjà vers quels travers ça nous mènera: outre le traçage quotidien similaire à celui de notre téléphone portable, on aura les assurances maladie "personnalisées" qui feront payer plus cher des personnes jugées plus malades ou prenant plus de risques, des conditions plus précises à remplir pour obtenir un crédit (pour rappel, on paye pas la même chose quand on est en surpoids par exemple), excluant donc davantage de personnes encore (certaines personnes sont interdites de crédit pour raison de santé en France, juste parce qu'elles ont une maladie orpheline), etc.

 

il y a 36 minutes, DerTrickster a dit :

Par exemple, je trouve le déploiement et les forfaits 5G aberrant d'un point écologique, et pourtant je connais des gens ayant travailler à sa mise en œuvre.

 

Assez d'accord. On ne réponds plus à des besoins mais on les crée pour développer un marché.

Edited by LudicrousC
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il y a 24 minutes, LudicrousC a dit :

Après, je comprends la fascination toute philosophique pour ça. Mais voilà, on sait très bien que ça ne restera pas une réflexion théorique pour beaucoup. Dès que ça devient envisageable, il faudra réglementer. Mais comme on ne réglementera pas, ça deviendra vite un problème, dont on finira par s'accoutumer parce que "c'est le progrès, on va quand même pas retourner à la bougie, hein!"

 

Alors attention, ce n'est pas de la fascination ! De l'intérêt, oui, mais pas de la fascination. Je suis quelqu'un de plutôt très pessimiste en général mais pour le coup je sais que c'est un outil qui permet de faire avancer "l'humanité". Même si effectivement il y a/aura des abus, on est d'accord. On peut citer le gouvernement chinois avec son crédit social par exemple :

https://www.rts.ch/info/monde/11137943-la-chine-veut-noter-tous-ses-habitants-et-installe-600-millions-de-cameras.html#:~:text=La Chine veut noter tous ses habitants et installe 600 millions de caméras,-Les caméras à&text=Grâce à ses millions de,selon leur niveau de vertu.

Avant de travailler dedans, j'avais un point de vu très négatif sur l'IA. Aujourd'hui mon point de vue est plus nuancé, donc ça me semble important d'apporter ces précisions, sans nier les aspects négatifs pour autant.

 

il y a 27 minutes, LudicrousC a dit :

Le truc, avec la conscience de soi, c'est qu'avant même d'en trouver des traces dans une IA, il faudra d'abord la définir, cette conscience de soi. Ce n'est pas une mince affaire: tout un pan de la philo est consacré à ça et, encore aujourd'hui, pour beaucoup d'animaux, on ignore comment tester leur conscience de soi (les tests les plus connus, comme le coup du miroir, sont anthropo-centrés et ne révèlent rien de bien certain).

 

Je ne suis pas du tout renseigner sur ce sujet, donc mon avis n'a pas de valeur. Il me semble juste que les mécanismes de conscience sont plus alambiqués qu'une simple mémoire, un apprentissage et des opérations mathématiques, ce qu'est exhaustivement une IA. Il me semble qu'un individu a quand même une part de libre arbitre, ce que n'a pas une IA (c'est contestable je l'accorde). Mais à nouveau, je ne sais pas. (Si jamais quelqu'un a des articles/livres intéressant sur le sujet d'ailleurs je suis preneur).

 

il y a 32 minutes, LudicrousC a dit :

Assez d'accord. On ne réponds plus à des besoins mais on les crée pour développer un marché.

 

Ce qui est complètement en contradiction avec les enjeux du monde d'aujourd'hui. Mais tout va bien... :)

 

 

 

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Il y a 9 heures, Ale a dit :


D'où mon interrogation vis-à-vis des "sentiments" développés par l'IA. Est-ce qu'avoir une conscience ne permettrait pas justement d'insuffler un peu plus de style dans un écrit? L'idée m'intéresse et m'effraie en même temps. En tout cas, dans l'optique d'un fil info comme je le mentionne plus haut, cela ne me parait pas incongru. On n'a pas besoin d'un exercice de style pour savoir qu'un faucon a élu domicile dans le clocher de l'église du village...

Mais les problèmes que tu soulèves sont très pertinents, et c'est bien ça qui m'effraie et me freine. Bien sûr que je peux très difficilement soutenir une initiative qui risque de me coûter ma place. Et ce que tu dis sur le fait que "les possibilités de l'IA seront celles qu'en feront les humains" est un concept-pilier de la science-fiction. A très juste titre. 

L'exemple de TAY me rappelle aussi plusieurs "chat-bots" en ligne, à la "Cleverbot". Là aussi, ils apprennent de leurs discussions pour ensuite former de nouvelles idées. Sauf que le nombre de youtubeurs qui sortaient des vidéos où ils disaient absolument n'importe quoi au bot pour qu'il l'emmagasine ont vite fait de le transformer en gros troll edgy. Je trouve ça dommage.

En vrai, tout ça me rappelle la question des implants. Sur le papier, je trouve ça fabuleux "d'augmenter" l'être humain. Mais on se retrouverait encore confronter à d'immenses inégalités. Entre riches contrôlant le marché et les prolétaires devant se doter de seconde main, de produits défectueux, etc. Et c'est évidemment sans compter la surveillance ou le hacking ! L'idée de me faire pirater un organe ne me goûte pas vraiment.
 


Oh si certainement. Inutile sans doute de préciser que c'est totalement fou d'en être là alors qu'on dispose de l'outil internet... On a (presque) tout le savoir de l'Humanité au bout des doigts, et la possibilité de communiquer avec le monde entier. Pour finalement être de plus en plus enfermés dans sa bulle et croire aveuglément tout ce qui se dit, même les plus énormes imbécilités. 

Je pense comme toi vis-à-vis de l'état d'internet et de la technologie libre. Je crois me souvenir de l'histoire du créateur de Reddit, qui partait d'intentions tout aussi louables, pour voir sa création totalement lui échapper. Finalement l'un des derniers exemples de ce vieil internet, c'est peut-être Wikipédia... Ou alors on peut citer l'exemple de MySpace : le créateur a pris ses biffetons et a tout laissé tomber. C'est cynique mais honnête. J'étais évidemment enfant lors des années 2000, mais j'ai "vu grandir" internet, surtout avec l'avènement du web 2.0 en 2004-2005. Et déjà là, en repensant à mes souvenirs de l'époque, j'ai l'impression que tout était plus simple et innocent. On apprenait à connaître cet outil et ce qu'il permettait. Et c'est dommage de s'être autant écarté des volontés bienveillantes des débuts... Bien que peu surprenant.

 

Je te conseille de lire les écrits de Jaron Lanier si tu ne connais pas, passionnant... on a atteint un point de non retour m'est avis! Mais comme pour tout, il appartient aux gens de cultiver leur jardin, et surtout de comprendre les outils qu'ils utilisent. Mais bon on est pas forcément dans une époque qui cultive la curiosité, faut faire avec :)

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jaron_Lanier

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Il y a 2 heures, DerTrickster a dit :

Je travaille dans l'IA depuis quelques mois, je ne suis pas un expert mais je vais pouvoir adresser quelques idées reçues qui véhiculent ici...

 

En ce qui concerne l'article sur l'employé de Google, c'est très médiatisé pour pas grand chose à mon avis. En gros une IA basiquement c'est juste une méthode de calcul (comme a+b), la différence c'est que les mécanismes mis en jeux sont calqués (ou en tout cas très largement inspiré) des mécanismes du cerveau humain. Par exemple, comment faire pour différencier un chat d'un chien ? Et bien vous identifiez les différences, par exemple la forme des oreilles, l'IA fait pareil. L'IA est également dépendante de ce qu'elle apprend.

Il y a l'exemple de l'IA larguée sur Twitter il y a quelques années qui était devenu antisémite par exemple, à cause de ça :

https://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/03/24/a-peine-lancee-une-intelligence-artificielle-de-microsoft-derape-sur-twitter_4889661_4408996.html

Et oui, si on vous apprend dès tout petit qu'un chat est un chien et inversement, vous vous tromperez dans l'identification de chaque animal jusqu'à qu'on ne vous corrige...

Est-ce qu'elle est capable de conscience ? Je suis quasiment sur que non. Je ne préfère pas être catégorique car je ne suis pas un expert mais je pense que les mécanismes de la conscience ne sont pas liés à notre méthode de réflexion, a partir de là ça me parait très peu probable, d'autant plus que dans l'article cité plus haut on retrouve les mécanismes de recopie déjà identifié au préalable (cf mon article ci-dessus).

 

Un autre exemple "amusant" d'une IA mal entraînée :

https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/09/04/des-personnes-noires-confondues-avec-des-singes-par-un-algorithme-de-facebook_6093366_4408996.html

 

Un autre exemple d'IA de "recopie" d'un comportement humain, pas de conscience derrière ça (je crois que ça a été plus ou moins évoqué ici) :

https://www.tomsguide.fr/une-intelligence-artificielle-reproduit-les-peintures-de-grands-artistes-en-utilisant-leur-technique/

 

A savoir aussi : l'IA est déjà partout autour de nous, notamment en grande partie dans nos téléphones. Déblocage par empreinte ou par caméra ? IA. Assistant Google, Siri ? IA. Application de vieillissement ou pour avoir une apparence Disney ? IA aussi. Malheureusement les applications les plus populaires ont pour beaucoup une utilité en terme de technologie et d'innovation assez limitée.

 

Je ne surprendrai personne en annonçant que tous les jours de nouveaux gadgets sont créés, afin de créer des besoins qui n'existent pas actuellement (le meilleur exemple est le smartphone, plus vraiment récent mais bon, comment on faisait il y a 20 ans pour s'en passer ? Pouvez-vous vous en passer maintenant ?). C'est le pur produit de la société de consommation. Par exemple, je trouve le déploiement et les forfaits 5G aberrant d'un point écologique, et pourtant je connais des gens ayant travailler à sa mise en œuvre. C'est un autre sujet. Bref, je n'ai pas du tout le même jugement sur l'IA.

 

Pourquoi ? Parce que ça permet aussi d'adresser des problématiques qu'on n'était incapable d'adresser avant, où d'optimiser des pratiques qui nécessitait un travail "humain" rébarbatif auparavant.

 

Par exemple, pour déceler des maladies. J'avais lu un article d'une IA qui était mieux capable de déceler certaines maladie qu'un professionnel dans le domaine concerné. Exemple ici, mais il y en a d'autres :

https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/27920-L-intelligence-artificielle-pourrait-detecter-maladie-d-Alzheimer-ans-diagnostic#:~:text=Les chercheurs américains ont en," %3A l'apprentissage approfondi.

Ou alors, pour la détection d'écriture manuscrite :

https://dataanalyticspost.com/la-reconnaissance-decriture-manuscrite-de-nouvelles-applications-pour-un-des-plus-vieux-problemes-dia/

 

En conclusion, c'est un outil. Son but n'est pas de remplacer l'homme dans des tâches communes, son but est plutôt de fournir un outil technique puissant dans la résolution de certains problèmes jusqu'alors difficile voir impossible à résoudre. Ca permet également de faire progresser la science en générale en levant des verrous technologique. Pas plus tard que ce matin, j'ai discuté avec des chercheurs en physique quantique et l'IA est un de leur outil dans leur recherche. D'ici 10 ans, des technologies quantiques émergeront très probablement et celles-ci n'auraient pas pu émerger sans l'essort de l'IA.

 

(Désolé pour le pavé :ph34r:, si des gens sont intéressés par ces sujets ou veulent des précisions, n'hésitez pas à me poser des questions :) ).

 

 

 

Merci pour tous ces points très intéressants.

Sans être une spécialiste, les IA doivent rester ce qu'elles sont, des outils effectivement. C'est quelque chose qui est perdu de vue depuis bien longtemps maintenant, puisque toute l'innovation (les budgets en Recherche, le secteur privé) se doit de trouver des applications... alors que selon moi ce champ devrait rester de la recherche pure, idéalement, et les applications tolérées, celles d'un outil, de la même manière qu'un ordinateur n'est à la base qu'un calculateur...

 

On nous parle d'innovation, mais plus de progrès. Je trouve qu'il y a beaucoup de fantasme dans la manière dont on parle au grand public de ces thèmes là. Ça entretient le rêve, tout comme quand on parle d'économie aux gens à la télé on met des mecs en costards, car on veut montrer que c'est compliqué peut être pour que les gens ne s'y intéressent pas trop, alors que la crise des subprimes peut être comprise par un gamin de dix ans.

 

Tout ça ce sont des leviers, pour donner l'illusion de contrôle à la plupart des gens. On est plus dans Huxley que dans 1984, parce qu'il n'y a pas besoin d'oppression, les gens donnent tout seuls leurs informations, tout simplement parce qu'ils ne maitrisent pas les outils, c'est un rapt organisé depuis maintenant un bon bout de temps et c'est terrifiant. Et on vend la technologie avec ce fantasme là, de contrôle, d'efficacité, alors que dans les faits c'est tout le contraire pour le quidam lambda.

Désolée je digresse un peu, mais je pense que quand on aborde les IA, on parle aussi de ces leviers là, dans la manière dont on en parle au grand public. Il faut que ça fasse rêver sans que personne n'y comprenne rien (un peu comme les ordis quantiques...), peut être pour un peu désensibiliser sur des choses très terre à terre pour le coup: arriver à ce que monsieur tout le monde soit content de prendre son billet SNCF avec une appli à la con plutôt que d'avoir un contact humain au guichet tout simplement parce qu'on a défoncé le service public. J'espère être claire haha !

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Il y a 10 heures, DerTrickster a dit :

Il me semble juste que les mécanismes de conscience sont plus alambiqués qu'une simple mémoire, un apprentissage et des opérations mathématiques, ce qu'est exhaustivement une IA.

 

La définition le plus communément admise, c'est une réflexion active et "dévoilante" (Sartre) qui accompagne tout acte cognitif et tout acte pratique. On la dissocie donc du sujet, qui a conscience de lui-même, qui est "doté du pouvoir de dire je" (Simone Weil). C'est pour ça que moi, je voulais préciser "conscience de soi" pour parler des IA parce que parler de conscience tout court, c'est ambigu.

 

Par exemple, dès qu'on parle de sentiments, d'émotions, on parle pas de conscience mais de sentiment de soi - il s'agit d'une conscience pré-réflexive, ou d'une conscience non-accomplie. (D'ailleurs, chez Pascal, la peur de la mort, c'est pas tout à fait une preuve de conscience mais une simple connaissance immédiate; et chez Bergson, l'humain se distingue des autres vivants sur le fait qu'il ne se contente pas de se "cramponner" à la vie, il a la faculté "d'observer sans utilité" - en clair, l'humain peut se détacher de "l'élan de vie" donc ne plus craindre la mort.)

 

[Je précise au passage que la mort est un enjeu ici parce que, pour Hegel, c'est le contact de la mort qui structure la conscience, qui lui permet de passer du "en soi" au "pour soi", du sentiment de soi à la conscience de soi. ;) ]

 

 

Ceci étant dit, le fait de focaliser autant sur des facultés de l'IA (mémoire, résolution de problèmes, apprentissage à partir d'exemples, donc par imitation), c'est la définition cartésienne de la conscience de soi. Mais le truc, c'est que pour Descartes, il existe une "nature humaine" (expliquée par Dieu). A partir du moment où on estime que la conscience de soi n'est pas le propre de l'humain, je pense comme toi qu'on ne peut pas se contenter de si peu pour identifier une conscience de soi dans une IA.

 

A mon avis, dans le cas des IA, il faudra forcément aller creuser du côté de l'intersubjectivité (donc de la phénoménologie aussi), ainsi que du côté de l'inconscient (puisque notre définition de la conscience de soi est dépendante de l'existence d'un inconscient - "idées qui nous viennent sans que nous en connaissions l'origine" Freud). Ce qui nous mène à la question de la liberté:

 

Il y a 10 heures, DerTrickster a dit :

Il me semble qu'un individu a quand même une part de libre arbitre, ce que n'a pas une IA (c'est contestable je l'accorde).

 

Bah oui... et non - ça dépend du courant de pensée. ^_^

 

Entre le déterminisme de l'inconscient (les pulsions, le refoulé, tous ces trucs dont Freud a longuement fait commerce), les courants philo chrétiens qui le font dépendre d'une volonté divine (cf Thomas d'Aquin, l'âme est au centre de la volonté), la définition kantienne (indépendance par rapport au monde sensible vs volonté qui se conforme à la loi d'un monde intelligible), et même la définition la plus simple du libre-arbitre (celle de Descartes: fait pour la volonté d'être précédée par une connaissance de l'entendement, une sorte de volonté éclairée) qui sous-entend quand même une double contradiction (la connaissance du vrai ou du bien n'est pas toujours accessible, et quand elle l'est, on peut quand même s'en affranchir), bref! là aussi, il y a vraiment de quoi se perdre. -_-

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17/20, bonne maîtrise du cours, problématique bien définie et réponse correctement structurée, toutefois une conclusion aurait été un plus. Admise à l'épreuve de philosophie.

Edited by Mitth'raw Nuruodo
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Le 21/06/2022 à 00:30, Caprica a dit :

 

Bien sûr que les IA peuvent créer, innover... la question est, est-ce nécessaire? Dans un monde où l'instruction (au vrai sens du terme)  et où le savoir faire tend à disparaitre? Ne faut-il pas être dans un contexte sociétal serein pour aborder au mieux ces avancées?

Tiens, au sujet de disparition de l'instruction : L’écrivain Sylvie Germain victime d’un torrent d’insultes sur les réseaux sociaux après l’écrit du bac de français - Le Figaro Etudiant

J'ai lu le texte de 1989 de Sophie Germain qui était choisi pour le BAC (il est joint en bas de l'article de presse) et j'avoue que je ne l'ai pas trouvé difficile. Mais bon, vu que je n'ai pas porté plainte contre mon prof d'allemand qui nous a mis un texte de 1930 (!!!) dans l'examen final de cette année... je présume que je suis assez résistante à la culture🤪 contrairement aux pauvres petits bacheliers

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Il y a 13 heures, Caprica a dit :

On est plus dans Huxley que dans 1984, parce qu'il n'y a pas besoin d'oppression, les gens donnent tout seuls leurs informations, tout simplement parce qu'ils ne maitrisent pas les outils, c'est un rapt organisé depuis maintenant un bon bout de temps et c'est terrifiant. Et on vend la technologie avec ce fantasme là, de contrôle, d'efficacité, alors que dans les faits c'est tout le contraire pour le quidam lambda.

Oui et non pour Huxley. Oui parce que je suis d'accord avec ton arguments sur les gens qui fournissent leurs infos eux-mêmes car comme disait déjà Jésus à l'époque " ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Lc 23,34). Oui et Non parce que Huxley partait de l'idée de Bertrand Russell qui mettait en garde contre une éventuelle future prise du pouvoir par une poignée d'intellectuels technocratiques. Or à l'heure actuelle nous sommes gouvernés plutôt par les incompétents notoires (Manu and Co) mais je présume que les intellos technocrates sont plutôt les gens de type Jeff Bezos&Co qui nous gouvernent et influencent d'une autre manière que nos politiciens. Donc nous avons une sorte de dualité, coexistence de deux éléments de nature différente. 
Et finalement je dirai que nous sommes aussi quand même dans "1984" pour l'aspect de falsification de l'histoire qui est permanente à notre époque. ;) 

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Il y a 4 heures, Die_ruhe a dit :

Oui et non pour Huxley. Oui parce que je suis d'accord avec ton arguments sur les gens qui fournissent leurs infos eux-mêmes car comme disait déjà Jésus à l'époque " ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Lc 23,34). Oui et Non parce que Huxley partait de l'idée de Bertrand Russell qui mettait en garde contre une éventuelle future prise du pouvoir par une poignée d'intellectuels technocratiques. Or à l'heure actuelle nous sommes gouvernés plutôt par les incompétents notoires (Manu and Co) mais je présume que les intellos technocrates sont plutôt les gens de type Jeff Bezos&Co qui nous gouvernent et influencent d'une autre manière que nos politiciens. Donc nous avons une sorte de dualité, coexistence de deux éléments de nature différente. 
Et finalement je dirai que nous sommes aussi quand même dans "1984" pour l'aspect de falsification de l'histoire qui est permanente à notre époque. ;) 

 Oui je vois ce que tu veux dire pour la différence Huxley/Orwell, surtout pour le côté fake news et réécriture permanente du réel pour Orwell (les réseaux sociaux où par exemple la plupart des gens se créent sans s’en rendre compte une double identité: une dans le réel et une numérique)
Après si tu regardes en définitive, d’un point de vue très global, c’est pas les incompétents Manu & co qui font notre monde, la tendance générale est plutôt au niveau de l’influence des milieux financiers et boursiers, les politiques étatiques se noient dans les politiques plus mondiales financières, malheureusement. Et les financiers adorent les Bezos & co, pour le coup. Ça donne des décisions qui impactent la vie de tout le monde qui sont prises sur base d’indicateurs très loins du quotidien des gens. 
Je dirais même plus qu’on est dans un monde plus à la Nous Autres de Zamiatine (influence reconnue par Orwell pour 1984, bien qu’oublié malheureusement comme auteur et bien qu’ayant fini sa vie à Paris)

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Il y a 2 heures, Caprica a dit :

Après si tu regardes en définitive, d’un point de vue très global, c’est pas les incompétents Manu & co qui font notre monde, la tendance générale est plutôt au niveau de l’influence des milieux financiers et boursiers

Là je suis d'accord et d'ailleurs c'est comme ça que l'on voit comment le monde a changé : s'il y a encore peu de temps le pouvoir exécutif pouvait écraser les financiers un peu trop puissants à son goût (Philippe IV qui a brûlé les templiers (oui, je sais, je commence un peu loin), Louis XI qui a mis en taule Jacques Cœur, Louis XIV qui a  destitué Nicolas Fouquet), aujourd'hui je dirais que ces 2 mondes ont fusionné en se couvrant mutuellement comme le crime au bras du vice ;) . L'un des meilleurs exemples serait l'affaire de Stavisky qui a quand même déclenché les émeutes contre le parlement. 

bref, nos échanges m'ont donné envie de relire "Le meilleur de monde" et bizarrement "Stalker" des frères Strugatsky, hahaha ! Bonne soirée !

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il y a 13 minutes, Die_ruhe a dit :

Là je suis d'accord et d'ailleurs c'est comme ça que l'on voit comment le monde a changé : s'il y a encore peu de temps le pouvoir exécutif pouvait écraser les financiers un peu trop puissants à son goût (Philippe IV qui a brûlé les templiers (oui, je sais, je commence un peu loin), Louis XI qui a mis en taule Jacques Cœur, Louis XIV qui a  destitué Nicolas Fouquet), aujourd'hui je dirais que ces 2 mondes ont fusionné en se couvrant mutuellement comme le crime au bras du vice ;) . L'un des meilleurs exemples serait l'affaire de Stavisky qui a quand même déclenché les émeutes contre le parlement. 

bref, nos échanges m'ont donné envie de relire "Le meilleur de monde" et bizarrement "Stalker" des frères Strugatsky, hahaha ! Bonne soirée !

 Entièrement d’accord ici également. Bien sûr Stalker 👍 sans oublier la magnifique adaptation de Tarkovski ! 

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Il y a 22 heures, Caprica a dit :

arriver à ce que monsieur tout le monde soit content de prendre son billet SNCF avec une appli à la con plutôt que d'avoir un contact humain au guichet tout simplement parce qu'on a défoncé le service public.

 

:wub:

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Il y a 11 heures, Mitth'raw Nuruodo a dit :

17/20, bonne maîtrise du cours, problématique bien définie et réponse correctement structurée, toutefois une conclusion aurait été un plus. Admise à l'épreuve de philosophie.

 

Arf! déso pour le cours de philo de merde. -_- Mais franchement, comment parler des IA autrement qu'en tant que sujet de philo. Comme dit Caprica:

 

Il y a 22 heures, Caprica a dit :

il y a beaucoup de fantasme dans la manière dont on parle au grand public de ces thèmes là

 

Mais ça serait pas mal que ça reste un simple sujet théorique. A moins d'adopter la position radicale de Bob Lennon. (Toute IA n'est rien de plus qu'un toaster.)

 

Bon, revenons à nos sujets de prédilection et rigolons un peu: Apolline qui se fait totalement rouler dessus, quel plaisir! :D

 

 

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Il y a 12 heures, LudicrousC a dit :

 

La définition le plus communément admise, c'est une réflexion active et "dévoilante" (Sartre) qui accompagne tout acte cognitif et tout acte pratique. On la dissocie donc du sujet, qui a conscience de lui-même, qui est "doté du pouvoir de dire je" (Simone Weil). C'est pour ça que moi, je voulais préciser "conscience de soi" pour parler des IA parce que parler de conscience tout court, c'est ambigu.

 

Par exemple, dès qu'on parle de sentiments, d'émotions, on parle pas de conscience mais de sentiment de soi - il s'agit d'une conscience pré-réflexive, ou d'une conscience non-accomplie. (D'ailleurs, chez Pascal, la peur de la mort, c'est pas tout à fait une preuve de conscience mais une simple connaissance immédiate; et chez Bergson, l'humain se distingue des autres vivants sur le fait qu'il ne se contente pas de se "cramponner" à la vie, il a la faculté "d'observer sans utilité" - en clair, l'humain peut se détacher de "l'élan de vie" donc ne plus craindre la mort.)

 

[Je précise au passage que la mort est un enjeu ici parce que, pour Hegel, c'est le contact de la mort qui structure la conscience, qui lui permet de passer du "en soi" au "pour soi", du sentiment de soi à la conscience de soi. ;) ]

 

 

Ceci étant dit, le fait de focaliser autant sur des facultés de l'IA (mémoire, résolution de problèmes, apprentissage à partir d'exemples, donc par imitation), c'est la définition cartésienne de la conscience de soi. Mais le truc, c'est que pour Descartes, il existe une "nature humaine" (expliquée par Dieu). A partir du moment où on estime que la conscience de soi n'est pas le propre de l'humain, je pense comme toi qu'on ne peut pas se contenter de si peu pour identifier une conscience de soi dans une IA.

 

A mon avis, dans le cas des IA, il faudra forcément aller creuser du côté de l'intersubjectivité (donc de la phénoménologie aussi), ainsi que du côté de l'inconscient (puisque notre définition de la conscience de soi est dépendante de l'existence d'un inconscient - "idées qui nous viennent sans que nous en connaissions l'origine" Freud). Ce qui nous mène à la question de la liberté:

 

 

Bah oui... et non - ça dépend du courant de pensée. ^_^

 

Entre le déterminisme de l'inconscient (les pulsions, le refoulé, tous ces trucs dont Freud a longuement fait commerce), les courants philo chrétiens qui le font dépendre d'une volonté divine (cf Thomas d'Aquin, l'âme est au centre de la volonté), la définition kantienne (indépendance par rapport au monde sensible vs volonté qui se conforme à la loi d'un monde intelligible), et même la définition la plus simple du libre-arbitre (celle de Descartes: fait pour la volonté d'être précédée par une connaissance de l'entendement, une sorte de volonté éclairée) qui sous-entend quand même une double contradiction (la connaissance du vrai ou du bien n'est pas toujours accessible, et quand elle l'est, on peut quand même s'en affranchir), bref! là aussi, il y a vraiment de quoi se perdre. -_-


Comme postulat de base, on peut effectivement se dire que le sentiment que nous évoque les avancées sur les IA dépendent énormément du fond culturel. De la même manière que ces questions là ne sont pas traitées de la même manière (ainsi que la robotique, la fameuse vallée de l’étrange) au Japon et dans les pays avec un héritage différent que judéo-chrétien, impliquant un terreau philosophique sur la notion même de conscience, de ce qui fait la volonté, la prise de décisions etc des notions déjà amplement débattues en Europe depuis des siècles (comme tu le montres très bien avec la philosophie)

Si on prend le Japon, par exemple, les crédits dans la Recherche en robotique et en IA sont pour le coup très orientés sur des applications utiles: aide aux personnes handicapées, gestion médicale dans les hôpitaux et au bloc etc… car je pense qu’ils ont une vision beaucoup plus simple et pleine de bon sens sur les IA et la robotique: ce sont des outils. Alors que dans notre background culturel, ces avancées là se teintent forcément de réflexions (justifiées) philosophiques, sociales etc…

Ce qui ne rend par contre absolument pas leur utilisation chez nous plus éthique ! C’est ça le paradoxe!!  (je rappelle qu’une IA massive comme Aladdin est utilisée par des fonds d’investissements à des visées pas très humanistes, surtout que l’Europe et la France notamment sont très très friandes de ces solutions informatiques…)

Faut pas oublier qu’on est dans un monde où la gestion de risque, de placement, d’opérations financières à l’échelle des États, en gros tout ce qui fait que le système actuel (malade) tourne, est tributaire de l’information, donc je pense que le rôle des IA, actuellement et encore plus à moyen terme, est clairement défini malheureusement, même si les réflexions philosophiques sont pertinentes et selon moi nécessaires ! 

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