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à l’instant, Shéogorath a dit :

après j'aime les social media aussi, et le son des sony c'est le feu, donc je pense repartir sur un smartphone quand même

J'y suis quasiment uniquement sur mon PC, donc ça ne me changerait pas grand chose.

Niveau son, je dirais que mon Xiaomi en émet, c'est déjà pas mal :ph34r:

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Le blackeux est tellement isolé dans sa foret qu'il en rejette la technologie

je viens d'entendre la version originale d'Across the universe; ne sachant pas que c'était une reprise, j'ai mis du temps à comprendre d'où je connaissais cette musique et évidemment je rigole pas mal

J'ai des patchs, mais j'ai pas la veste pour les mettre

Il y a 1 heure, Shéogorath a dit :

euu bah écoute n'ayant plus de tel c'est compliqué là

mais à l'occaz

 

Alors je veux pas être chiante, mais en octobre (je me souviens, c'était avant Halloween), tu nous avais dit, je cite (absolument pas car je ne retrouve pas la réplique sur le forum) : "je vous montre mon style à l'occaz". 

Personnellement, j'attends toujours.

C'est pas pour te mettre la pression mais faudrait qu'elle se présente d'ici deux-trois jours, l'occaz.

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  • 1 year later...
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Il y a 5 heures, Caprica a dit :

Ils ne sont plus associés au NSK State, car aujourd'hui le NSK originel (mouvement artistique) n'existe plus, "Today historic NSK does not exist anymore, only the NSK State does. As one of original creators of the State Laibach generally still supports its idea, but we are not involved actively in its manifestations anymore."

Je te joins une interview intéressante à ce sujet (et sur d'autres): http://www.altvenger.com/interview-mit-laibach-40-years-and-beyond/

 

Je pense qu'il y a réellement eu une scission entre eux et le NSK avec sa forme actuelle, ça peut aller avec l'évolution de leur discours effectivement sur les spécificités nationales slovènes.

 

Ah, oui, je me rappelle de ça ! Je ne l'avais pas pris comme une scission ou une désolidarisation ("still supports its idea") mais comme une façon de laisser le truc vivre de ses propres ailes. Et je ne suis pas sûr que ça ait un lien avec l'évolution ou non de leur rapport à la Slovénie : s'agissant de l'État virtuel NSK, ils l'ont fondé sur des principes inclusifs qui cadrent mal avec l'affirmation d'une identité restreinte, et à un moment où il semblait déjà y avoir une inflexion de leur part consécutivement à l'explosion de la Yougoslavie.

 

Il y a 5 heures, Caprica a dit :

Merci grandement pour ces précisions et l'exactitude historique! Je pense que je suis allée un peu vite en besogne, en me basant sur ce que j'ai pu glaner de mes échanges avec le groupe et avec Alexeï Monroe, à leur sens la Slovénie fait partie de ces pays qui ont autant morflé d'un point de vue de souveraineté nationale avec le régime soviétique et le fascisme. Je vais me plonger dans les points que tu abordes, c'est intéressant.

 

J'ai aussi pensé à une mise en scène des différents systèmes politiques sous la coupe desquels s'est trouvée la Slovénie mais s'agissant de l'URSS, ça ne tient pas : la Slovénie n'a jamais été sous domination soviétique, et sur le plan artistique, la Yougoslavie rejetait le réalisme socialiste imposé dans l'URSS et ses satellites sous l'impulsion de Jdanov, Tito a même tenu des propos sarcastique sur le sujet, réalisme socialiste qui est pourtant très présent dans l'imagerie de Laibach. Pour ce qui est de la souveraineté nationale, je vois deux choses qui transparaissent chez Laibach dans les années 80 et qui peuvent paraître contradictoires : le fait que la Slovénie restait dépendante d'une Yougoslavie qui, sans avoir la même politique à l'égard des minorités nationales que l'URSS, avait une certaine prédominance serbe (Tito était croate et Kardelj slovène, ceci dit, mais Laibach s'est formé à la disparition du premier avec l'idée que cela conduirait à l'explosion, et alors que le second avait été écarté depuis longtemps), l'interview utilisée dans l'émission (assez honteuse) avec Mano Negra donne l'impression que Laibach accréditait à cette époque l'idée d'une Slovénie qui devrait être indépendante en mettant en avant sa spécificité culturelle, ce qui semble contradictoire avec ce qu'ils ont dit ensuite de la Yougoslavie ; mais aussi, a contrario, la lutte de la Yougoslavie elle-même pour préserver son indépendance, en particulier vis-à-vis... de l'URSS, au point que Tito avait été contraint de se rapprocher de l'occident pour se protéger contre Staline, tout en refusant de devenir à son tour aligné sur les États-Unis (il les a soutenus pendant la guerre de Corée mais pas pendant la guerre du Vietnam). Difficile de tenir les deux ensemble dans la mesure où ça semble impliquer deux attitudes différentes à l'égard de la Yougoslavie (ceci dit, l'interview n'était pas si explicite que ça, de mémoire) mais il y a tout de même un lien sur l'hégémonie subie par les petites nations (qu'il s'agisse de la Slovénie ou de la Yougoslavie), les paroles de Boji sont d'ailleurs étonnamment explicites sur ce plan.

Enfin bon, comme d'habitude, on ne se sort pas du sac de nœuds sans se rappeler que Laibach préfère poser les questions que donner les réponses^^

Edited by Mitth'raw Nuruodo
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Le 16/06/2022 à 17:09, Mitth'raw Nuruodo a dit :

 

Ah, oui, je me rappelle de ça ! Je ne l'avais pas pris comme une scission ou une désolidarisation ("still supports its idea") mais comme une façon de laisser le truc vivre de ses propres ailes. Et je ne suis pas sûr que ça ait un lien avec l'évolution ou non de leur rapport à la Slovénie : s'agissant de l'État virtuel NSK, ils l'ont fondé sur des principes inclusifs qui cadrent mal avec l'affirmation d'une identité restreinte, et à un moment où il semblait déjà y avoir une inflexion de leur part consécutivement à l'explosion de la Yougoslavie.


Le NSK a été effectivement fondé sur un principe inclusif, je dirais même que ça dépasse les notions classiques de politique : un État dans l’Etat, un État contre l’Etat, ou toute notion très ancrée dans la géopolitique telle qu’on la conçoit, notamment quand il est question des anciens blocs.

J’ai eu l’immense chance de recevoir Alexei Monroe et le NSK à Lyon lors d’un événement que nous avions organisé, et là c’était pleinement dans la logique du NSK (qui se revendique et revendique par la même le territoire suivant en tant qu’Etat « Dans le temps, sans territoire physique et sans frontières nationales, un état d'esprit ») :

En les recevant, on créait par cette manifestation très concrète (ateliers de discussions, échanges etc…) un « consulat » temporaire du NSK à Lyon.

Pour ma part, je dirais qu’on est surtout face à une manifestation d’art politique (via de nombreux médiums) qui doit se penser au delà justement de la politique, c’est un jeu intellectuel avec des implications légales avec la notion de souveraineté étatique (qui n’implique aucun isolationnisme): passeport du NSK (qui rappelons-le a une réelle valeur légale), consulats etc…

Pour avoir pas mal échangé avec les instigateurs de ce mouvement, il y a un jeu intellectuel (comme au début de Laibach) avec les outils de l’Etat, et aussi avec ce qui fait qu’un État a une existence géopolitique et physique, tout en allant plus loin selon moi que la simple revendication politique. C’est un mouvement qui se veut quand même pas mal universel, et qui au final, par son existence, soulève pas mal d’incohérences et de questionnements sur le droit constitutionnel et sur la notion d’Etat même, car même si aujourd’hui ça nous paraît évident (tel pays existe, il a telle monnaie, il est géographiquement placé ici etc…) ça n’a pas toujours été le cas, et c’est encore aujourd’hui tout à fait pertinent de se questionner là dessus. 
 

Concernant la prise de distance de Laibach vis à vis du NSK, pour ma part je l’interprète plus comme une prise de distance d’ordre artistique: je trouve Laibach (et c’est pas une critique) de plus en plus dans une dynamique de groupe musical, tout simplement. Ce qui n’était pas le cas selon moi jusqu’à Volk.

Même s’ils vont aujourd’hui en Corée du Nord et jouent énormément sur ce côté là, au final, ils créent du son, de l’image, un produit culturel (qui est toujours de qualité) pour une audience d’une manière beaucoup plus évidente qu’il y a quelques années. Je pense que le NSK n’est pas forcément dans la même dynamique tout simplement .
 

Le 16/06/2022 à 17:09, Mitth'raw Nuruodo a dit :

 

 

J'ai aussi pensé à une mise en scène des différents systèmes politiques sous la coupe desquels s'est trouvée la Slovénie mais s'agissant de l'URSS, ça ne tient pas : la Slovénie n'a jamais été sous domination soviétique, et sur le plan artistique, la Yougoslavie rejetait le réalisme socialiste imposé dans l'URSS et ses satellites sous l'impulsion de Jdanov, Tito a même tenu des propos sarcastique sur le sujet, réalisme socialiste qui est pourtant très présent dans l'imagerie de Laibach. Pour ce qui est de la souveraineté nationale, je vois deux choses qui transparaissent chez Laibach dans les années 80 et qui peuvent paraître contradictoires : le fait que la Slovénie restait dépendante d'une Yougoslavie qui, sans avoir la même politique à l'égard des minorités nationales que l'URSS, avait une certaine prédominance serbe (Tito était croate et Kardelj slovène, ceci dit, mais Laibach s'est formé à la disparition du premier avec l'idée que cela conduirait à l'explosion, et alors que le second avait été écarté depuis longtemps), l'interview utilisée dans l'émission (assez honteuse) avec Mano Negra donne l'impression que Laibach accréditait à cette époque l'idée d'une Slovénie qui devrait être indépendante en mettant en avant sa spécificité culturelle, ce qui semble contradictoire avec ce qu'ils ont dit ensuite de la Yougoslavie ; mais aussi, a contrario, la lutte de la Yougoslavie elle-même pour préserver son indépendance, en particulier vis-à-vis... de l'URSS, au point que Tito avait été contraint de se rapprocher de l'occident pour se protéger contre Staline, tout en refusant de devenir à son tour aligné sur les États-Unis (il les a soutenus pendant la guerre de Corée mais pas pendant la guerre du Vietnam). Difficile de tenir les deux ensemble dans la mesure où ça semble impliquer deux attitudes différentes à l'égard de la Yougoslavie (ceci dit, l'interview n'était pas si explicite que ça, de mémoire) mais il y a tout de même un lien sur l'hégémonie subie par les petites nations (qu'il s'agisse de la Slovénie ou de la Yougoslavie), les paroles de Boji sont d'ailleurs étonnamment explicites sur ce plan.

 
La stratégie de Tito a effectivement été un jeu d’équilibriste avec le recul. Ton paragraphe (passionnant) est justement pile dans le ton car je pense que le NSK se pense plus par un prisme historique que politique !

Concernant Laibach, je pense comme tu cites très bien Boji, le début de leur carrière s’est appliqué à juste démontrer qu’ils n’aiment pas les brutes et à questionner ce qui fait un peuple et in extenso un État. Et si cet État existe bel et bien s’il n’est pas vu du reste du monde … et là on revient au NSK.

J’ai mon passeport du NSK ainsi qu’un visa dans mon passeport européen. Ça m’a valu pas mal d’emmerdes aux douanes en Russie par exemple, car ça a une valeur légale, tu peux voyager avec, et ça a permis il me semble (corriges moi si je me mélange) à certaines personnes de fuir la Yougoslavie à l’époque.

 

Ce qui me plaît dans tout ça (et me fait encore m’y intéresser) c’est le jeu avec l’institutionnel, le droit, la valeur de la notion d’Etat, les questionnements sur ce qui fait un peuple, donc une civilisation contrairement à juste un groupe de gens.

Le gros souci, c’est que quand on aborde ce genre de choses, c’est tout de suite vu comme du souverainisme puant l’extrême droite, ce qui n’est absolument pas le cas ! On est dans un monde de plus en plus globalisé, et il est vital selon moi, de se poser des questions de civilisation, mais d’un point de vue d’instruction, comprendre les outils de ce qui fait un État etc… et ça ne va même pas selon moi avec une réflexion politique, mais plus avec une réflexion philosophique me concernant. Ce sont des sujets qui concernent tout le monde, et tout ça est bien dilué aujourd’hui par la politique mêlée à l’économie (je vais pas m’étaler) qui vide de sa substance la réelle pensée politique qu’un pays doit avoir vis à vis de sa propre existence!

 

Je pense qu’en tant que slovènes, ils avaient peut être un regard différent sur l’histoire récente européenne, et de par cette histoire trouble, plus de recul.

 

Tout ça pour dire que Manu Chao, le déchet qui définit Laibach comme des nazis, est tout aussi à côté de la plaque que les nazis qui se branlent devant Laibach et qui sont malheureusement là à chaque fois qu’ils passent en concert… mais je pense qu’ils s’en amusent, franchement, parce qu’ils sont en plein dans le kitsch totalitaire et beaucoup de gens ne le comprennent pas, tout comme la référence à Malevitch etc…

 

J'ai personnellement été menacée assez violemment par l’extrême gauche à Lyon pour avoir participé à l’organisation du NSK à Lyon, c’est plutôt rigolo connaissant mes valeurs!

Le 16/06/2022 à 17:09, Mitth'raw Nuruodo a dit :

Enfin bon, comme d'habitude, on ne se sort pas du sac de nœuds sans se rappeler que Laibach préfère poser les questions que donner les réponses^^

 

Ouais, la preuve j’ai écrit un pavé 😆

 

 

Edited by Caprica
Mineures fautes de frappes because pavé
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Il y a 11 heures, Caprica a dit :

Le NSK a été effectivement fondé sur un principe inclusif, je dirais même que ça dépasse les notions classiques de politique : un État dans l’Etat, un État contre l’Etat, ou toute notion très ancrée dans la géopolitique telle qu’on la conçoit, notamment quand il est question des anciens blocs.

J’ai eu l’immense chance de recevoir Alexei Monroe et le NSK à Lyon lors d’un événement que nous avions organisé, et là c’était pleinement dans la logique du NSK (qui se revendique et revendique par la même le territoire suivant en tant qu’Etat « Dans le temps, sans territoire physique et sans frontières nationales, un état d'esprit ») :

En les recevant, on créait par cette manifestation très concrète (ateliers de discussions, échanges etc…) un « consulat » temporaire du NSK à Lyon.

Pour ma part, je dirais qu’on est surtout face à une manifestation d’art politique (via de nombreux médiums) qui doit se penser au delà justement de la politique, c’est un jeu intellectuel avec des implications légales avec la notion de souveraineté étatique (qui n’implique aucun isolationnisme): passeport du NSK (qui rappelons-le a une réelle valeur légale), consulats etc…

 

Intéressant ^_^ En tout cas, la dimension inclusive du NSK est intéressante parce que ce n'est justement pas comme cela que s'est constitué l'État-nation slovène tel qu'on le connaît aujourd'hui, avec le refus d'attribuer la nationalité à des citoyens yougoslaves qui avaient passé presque toute leur vie en Slovénie s'ils n'y étaient pas né du fait que les population circulaient et se mélangeaient librement en Yougoslavie, alors qu'évidemment, ils ne peuvent pas non plus aller vivre dans un autre pays où ils sont simplement nés sans en parler la langue ni même y avoir vécu... C'est ce qui a été beaucoup reproché à l'OTAN, d'appuyer des nationalismes comme s'il était possible d'établir en Yougoslavie des États-nations chimiquement purs sur le plan religieux et linguistique alors que c'est évidemment impossible. Soit dit en passant, on aime bien donner des leçons en France en disant que nous on a une nation fondée sur un principe non-essentialiste et des principes politiques (à la fois à gauche et dans une partie de la droite qui se revendique des Lumières), et je suis d'accord avec l'idée, mais on a fait exactement la même chose à la réannexion de l'Alsace-Moselle en 1918 en procédant à une bonne grosse politique d'épuration ethnique à l'encontre des gens dont les ancêtres n'étaient pas déjà dans la région en 1870, ce qui était tout aussi idiot parce que, eh ben, pareil, les gens circulaient et se mettaient en couple librement dans toute l'Allemagne. Comme quoi...

 

Donc voilà, c'est intéressant de voir que Laibach a créé son État virtuel en prenant l'exact contrepied de ça.

 

Il y a 11 heures, Caprica a dit :

C’est un mouvement qui se veut quand même pas mal universel, et qui au final, par son existence, soulève pas mal d’incohérences et de questionnements sur le droit constitutionnel et sur la notion d’Etat même, car même si aujourd’hui ça nous paraît évident (tel pays existe, il a telle monnaie, il est géographiquement placé ici etc…) ça n’a pas toujours été le cas, et c’est encore aujourd’hui tout à fait pertinent de se questionner là dessus. 

 

Oui, ce sont des choses que la socio-histoire a dénaturalisées depuis longtemps.

 

Il y a 11 heures, Caprica a dit :

Concernant la prise de distance de Laibach vis à vis du NSK, pour ma part je l’interprète plus comme une prise de distance d’ordre artistique: je trouve Laibach (et c’est pas une critique) de plus en plus dans une dynamique de groupe musical, tout simplement. Ce qui n’était pas le cas selon moi jusqu’à Volk.

Même s’ils vont aujourd’hui en Corée du Nord et jouent énormément sur ce côté là, au final, ils créent du son, de l’image, un produit culturel (qui est toujours de qualité) pour une audience d’une manière beaucoup plus évidente qu’il y a quelques années. Je pense que le NSK n’est pas forcément dans la même dynamique tout simplement .

 

Peut-être, en effet. Je ne l'ai pas interprété comme ça, ceci dit : la création du Spectre Party ou l'intérêt plus intellectuel que musical de The Sound of Music et maintenant la pièce Wir Sind Das Volk me paraissent quand même montrer que la dynamique de groupe musical n'est pas si forte aujourd'hui.

 

Il y a 11 heures, Caprica a dit :

Concernant Laibach, je pense comme tu cites très bien Boji, le début de leur carrière s’est appliqué à juste démontrer qu’ils n’aiment pas les brutes et à questionner ce qui fait un peuple et in extenso un État.

 

Je suis tout à fait d'accord sur le questionnement, moins sur l'idée de démontrer qu'ils "n'aiment pas les brutes" -j'y reviendrai plus bas. En tout cas, ce qu'il y a de sûr, c'est que leurs œuvres de cette époque renvoyaient en pleine gueule les questionnements enfouis sur la position de la Slovénie en Yougoslavie : le nom même de Laibach qui renvoie au passé germanique de la ville et à la tentative de l'occupation allemande d'imposer une re-germanisation du pays, Krst Pod Trglavom qui évoque lui aussi le rattachement au monde germanique et au catholicisme tout en rappelant que ces deux traits distinctifs au sein de la Yougoslavie ont en fait été imposés à l'origine aux Slovènes par l'invasion autrichienne, le discours de Tito dans Država, le slogan tiré du fascisme italien (qui s'est paradoxalement opposé à l'Allemagne en Yougoslavie en soutenant les tchetniks) sur Nova Akropola, l'imagerie rappelant l'URSS qui était donc perçue à juste titre comme une menace par le régime de Tito... mais sans donner de positionnement univoque. Bertrand Burgalat a dit qu'ils avaient vu ce qui allait arriver avec l'explosion des nationalismes qui a conduit aux guerres des années 90, c'est vrai, et après le début des guerres ils ont clairement condamné ce qui s'est passé, et maintenant ils disent donc n'avoir pas souhaité la fin de la Yougoslavie, mais c'était beaucoup moins clair à l'époque. Sachant bien sûr qu'il y a plusieurs positionnements intermédiaires possibles : ils auraient pu ne pas désirer la fin de la Yougoslavie mais avoir pensé qu'elle était inévitable, ou la vouloir mais pas vouloir la façon dont elle s'est faite, ou penser que la Yougoslavie devait changer dans son rapport à ses peuples mais pas disparaître... bref, comme d'habitude, ça ne résout rien, on ressort avec plus de questions que de réponses.

 

Ce qu'il y a de sûr aussi, et là pour le coup je pense que c'est un des rares points sur lesquels ils ont vraiment un discours politique et sur lesquels ils ne varient jamais, c'est qu'ils défendent la possibilité pour des pays n'ayant pas le poids des grandes puissances de prendre leurs propres décisions et de garder leurs spécificités -ça se voit aussi bien dans Boji ou la mise en avant des spécificités slovènes que dans les uniformes yougoslaves (malgré l'opposition apparente qu'il y a entre les deux) que dans les propos critiques qu'ils ont tenus à propos du fonctionnement de l'UE (pas de l'UE elle-même) au moment de Spectre et dans le discours anti-impérialiste virulent qu'ils ont tenu en 2016 dans un média italien en réponse à une question sur les attentats islamistes (et je ne suis pas vraiment d'accord avec le fait de décrire le terrorisme comme une réponse à l'impérialisme, mais ce n'est pas le sujet^^). Mais ça ne résout pas la question de savoir sur quelles bases peut se constituer un État indépendant d'après eux, et je ne suis pas sûr que la réponse serait la même aujourd'hui que dans les années 80 (je suis même plutôt persuadé du contraire).

 

Il y a 11 heures, Caprica a dit :

et ça a permis il me semble (corriges moi si je me mélange) à certaines personnes de fuir la Yougoslavie à l’époque.

 

Oui, l'histoire de Sarajevo, où beaucoup de gens n'avaient plus de passeport valable justement à cause de la partition sur des bases exclusives qui était en train de se faire.

 

Il y a 11 heures, Caprica a dit :

Ce qui me plaît dans tout ça (et me fait encore m’y intéresser) c’est le jeu avec l’institutionnel, le droit, la valeur de la notion d’Etat, les questionnements sur ce qui fait un peuple, donc une civilisation contrairement à juste un groupe de gens.

Le gros souci, c’est que quand on aborde ce genre de choses, c’est tout de suite vu comme du souverainisme puant l’extrême droite, ce qui n’est absolument pas le cas ! On est dans un monde de plus en plus globalisé, et il est vital selon moi, de se poser des questions de civilisation, mais d’un point de vue d’instruction, comprendre les outils de ce qui fait un État etc… et ça ne va même pas selon moi avec une réflexion politique, mais plus avec une réflexion philosophique me concernant. Ce sont des sujets qui concernent tout le monde, et tout ça est bien dilué aujourd’hui par la politique mêlée à l’économie (je vais pas m’étaler) qui vide de sa substance la réelle pensée politique qu’un pays doit avoir vis à vis de sa propre existence!

 

Ben disons qu'après la chute de l'URSS, il y a eu une certaine victoire culturelle des discours anti-frontières aussi bien à droite et au centre-gauche (triomphe du néolibéralisme, accepté y compris lorsque la gauche était au pouvoir, en particulier le SPD en Allemagne, la fin du rideau de fer ayant signifié une explosion des échanges très profitable avec l'Europe de l'est, y compris pour avoir les moyens de financer des politiques de gauche sans trop tailler dans les bénéfices des capitalistes) qu'à l'extrême-gauche (où les idées libertaires ont eu le vent en poupe, le modèle soviétique ayant été discrédité). Ce n'est plus vraiment le cas aujourd'hui, où les discours mettant en avant les frontières sont de nouveau mis en avant à la fois à droite (crainte de la concurrence étrangère dans un contexte de contraction des marchés, refus de subir les conséquences des crises migratoires même déclenchées par ses propres politiques) qu'à gauche (volonté de lutter contre le dumping écologique et social, réflexion sur les conditions de viabilité de la démocratie -Frédéric Lordon en est l'exemple le plus évident sur le plan intellectuel avec Imperium). En tout cas, ce qu'il y a de tout à fait sûr, c'est que se questionner sur la définition d'un peuple et la valeur de la notion d'État n'a jamais été réservé à l'extrême-droite, que ce soit pour défendre l'État-nation ou au contraire pour l'attaquer (il est d'ailleurs assez amusant de constater qu'au moment où Laibach émerge, les idées anti-étatistes et antinationales de la Nouvelle Droite avaient justement une forte influence dans l'extrême-droite européenne, surtout dans le milieu dark-folk et dans la partie d'extrême-droite de la scène indus !).

 

Il y a 11 heures, Caprica a dit :

Tout ça pour dire que Manu Chao, le déchet qui définit Laibach comme des nazis, est tout aussi à côté de la plaque que les nazis qui se branlent devant Laibach et qui sont malheureusement là à chaque fois qu’ils passent en concert… mais je pense qu’ils s’en amusent, franchement, parce qu’ils sont en plein dans le kitsch totalitaire et beaucoup de gens ne le comprennent pas, tout comme la référence à Malevitch etc…

 

Attention quand même, parce qu'autant l'interview de Mano Negra était complètement conne en se contentant de sortir de son contexte l'imagerie totalitaire de Laibach et une interview où ils parlent de la longue histoire de domination étrangère de la Slovénie, ce qui revient à gommer l'ambiguïté et donc toute la démarche artistique et intellectuelle de Laibach, autant on ne peut pas faire non plus comme si le rapport de Laibach aux idéologies totalitaires et notamment au fascisme n'avait jamais été que purement parodique. Si aujourd'hui, le kitsch totalitaire et la dérision sont évidentes, on ne peut pas en dire autant des allusions cryptiques à Rudolf Hess sur Macbeth, justement parce qu'elles étaient cryptiques, et surtout pas de la photographie de lui à la morgue de Spandau dissimulée dans la couverture : d'après Stéphane François (qui connaît très bien en tant que spécialiste de l'extrême-droite et lui-même fan d'indus), elle n'avait circulé à cette époque que dans les milieux d'extrême-droite, et je le crois, parce qu'aujourd'hui encore, j'ai dû littéralement retourner Google Images pour retrouver l'originale, ce qui signifie qu'eux seuls pouvaient la reconnaître (mis à part les historiens spécialisés). Et ils avaient effectivement des relations avec l'extrême-droite, en particulier avec le milieu nationaliste-révolutionnaire français par l'entremise de Bertrand Burgalat que je citais plus haut, leur arrangeur sur Opus Dei, qui était à l'époque au bureau politique de Troisième Voie où lui et Christian Bouchet (qui est un fan de dark folk, d'indus et de heavenly voices) cherchaient à promouvoir leurs idées en s'investissant dans le milieu contre-culturel musical notamment par la création de fanzines (Burgalat a quitté TV et dénoncé l'extrême-droite par la suite, Bouchet quant à lui est devenu cadre du FN, où il a été une cible particulièrement choisie pour les adversaires de celui-ci du fait de son passé et de son soutien aux islamistes iraniens).

 

Alors il est difficile de dire quelle était la nature exacte de ces relations, ça n'implique évidemment pas nécessairement une adhésion, mais du coup, eh bien, il y a une certaine logique à ce que des gens aient perçu Laibach ainsi, que ce soit pour y adhérer ou les dénoncer, même si ça fait maintenant longtemps qu'ils tiennent un discours incompatible sur plusieurs points (depuis les guerres de Yougoslavie, en fait). C'est aussi pour ça que je suis un peu prudent pour ce qui est de dire que dans les années 80, ils démontraient "qu'ils n'aimaient pas les brutes" : en tout cas, les néofascistes n'étaient pas infréquentables pour eux. De même, quand ils disent aujourd'hui en interview que leurs sympathies ont "toujours été au communisme à visage humain" (allusion au Printemps de Prague ? De toute façon, je les soupçonne d'avoir dit ça en sachant très bien que plus personne ne croit ce qu'ils peuvent dire sur leurs orientations politiques quoi qu'il arrive), ça paraît surprenant compte tenu de ces contacts passés (sans être totalement impossible).

 

En tout cas, ce qu'il y a de sûr, c'est que s'ils n'ont jamais été dans une démarche de propagande (encore une fois, ils posent les questions plutôt que d'y répondre), ils n'étaient pas non plus à cette époque dans une démarche de dénonciation par le fait de tourner en ridicule le fascisme, ils le mettaient en scène et laissaient chacun en tirer ses conclusions. Après tout, ils disent que toutes les interprétations de Laibach sont justes et que la plus juste de toutes, c'est l'incompréhension, alors -_-

 

Il y a 11 heures, Caprica a dit :

J'ai personnellement été menacée assez violemment par l’extrême gauche à Lyon pour avoir participé à l’organisation du NSK à Lyon, c’est plutôt rigolo connaissant mes valeurs!

 

S'il s'agit des totos, rassure-toi, ils m'ont menacé aussi, pour des raisons encore beaucoup plus drôles :rolleyes: 

 

Il y a 11 heures, Caprica a dit :

Ouais, la preuve j’ai écrit un pavé 😆

 

M'en parle pas... Ils sont difficiles à suivre, hein 🤣

Edited by Mitth'raw Nuruodo
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Le 18/06/2022 à 12:09, Mitth'raw Nuruodo a dit :

 

Intéressant ^_^ En tout cas, la dimension inclusive du NSK est intéressante parce que ce n'est justement pas comme cela que s'est constitué l'État-nation slovène tel qu'on le connaît aujourd'hui, avec le refus d'attribuer la nationalité à des citoyens yougoslaves qui avaient passé presque toute leur vie en Slovénie s'ils n'y étaient pas né du fait que les population circulaient et se mélangeaient librement en Yougoslavie, alors qu'évidemment, ils ne peuvent pas non plus aller vivre dans un autre pays où ils sont simplement nés sans en parler la langue ni même y avoir vécu... C'est ce qui a été beaucoup reproché à l'OTAN, d'appuyer des nationalismes comme s'il était possible d'établir en Yougoslavie des États-nations chimiquement purs sur le plan religieux et linguistique alors que c'est évidemment impossible. Soit dit en passant, on aime bien donner des leçons en France en disant que nous on a une nation fondée sur un principe non-essentialiste et des principes politiques (à la fois à gauche et dans une partie de la droite qui se revendique des Lumières), et je suis d'accord avec l'idée, mais on a fait exactement la même chose à la réannexion de l'Alsace-Moselle en 1918 en procédant à une bonne grosse politique d'épuration ethnique à l'encontre des gens dont les ancêtres n'étaient pas déjà dans la région en 1870, ce qui était tout aussi idiot parce que, eh ben, pareil, les gens circulaient et se mettaient en couple librement dans toute l'Allemagne. Comme quoi...

 

Donc voilà, c'est intéressant de voir que Laibach a créé son État virtuel en prenant l'exact contrepied de ça.

 

Oui il y a tout un contexte très singulier en Slovénie, où je pense que la plupart des gens n'ont pas la même vision culturellement acquise de ce qu'est un Etat, le fait d'avoir telle nationalité etc... A la différence de la France par exemple, même si comme tu le cites très bien, on est loin d'être non-essentialistes, l'exemple de l'Alsace est un peu oublié!

 

Je pense qu'une manifestation culturelle/politique telle que le NSK aurait eu du mal à éclore chez nous, tout simplement!

 

Le 18/06/2022 à 12:09, Mitth'raw Nuruodo a dit :

 

Intéressant ^_^ En tout cas, la dimension inclusive du NSK est intéressante parce que ce n'est justement pas comme cela que s'est constitué l'État-nation slovène tel qu'on le connaît aujourd'hui, avec le refus d'attribuer la nationalité à des citoyens yougoslaves qui avaient passé presque toute leur vie en Slovénie s'ils n'y étaient pas né du fait que les population circulaient et se mélangeaient librement en Yougoslavie, alors qu'évidemment, ils ne peuvent pas non plus aller vivre dans un autre pays où ils sont simplement nés sans en parler la langue ni même y avoir vécu... C'est ce qui a été beaucoup reproché à l'OTAN, d'appuyer des nationalismes comme s'il était possible d'établir en Yougoslavie des États-nations chimiquement purs sur le plan religieux et linguistique alors que c'est évidemment impossible. Soit dit en passant, on aime bien donner des leçons en France en disant que nous on a une nation fondée sur un principe non-essentialiste et des principes politiques (à la fois à gauche et dans une partie de la droite qui se revendique des Lumières), et je suis d'accord avec l'idée, mais on a fait exactement la même chose à la réannexion de l'Alsace-Moselle en 1918 en procédant à une bonne grosse politique d'épuration ethnique à l'encontre des gens dont les ancêtres n'étaient pas déjà dans la région en 1870, ce qui était tout aussi idiot parce que, eh ben, pareil, les gens circulaient et se mettaient en couple librement dans toute l'Allemagne. Comme quoi...

 

Donc voilà, c'est intéressant de voir que Laibach a créé son État virtuel en prenant l'exact contrepied de ça.

 

 

Oui, ce sont des choses que la socio-histoire a dénaturalisées depuis longtemps.

 

 

Peut-être, en effet. Je ne l'ai pas interprété comme ça, ceci dit : la création du Spectre Party ou l'intérêt plus intellectuel que musical de The Sound of Music et maintenant la pièce Wir Sind Das Volk me paraissent quand même montrer que la dynamique de groupe musical n'est pas si forte aujourd'hui.

 

 

Je suis tout à fait d'accord sur le questionnement, moins sur l'idée de démontrer qu'ils "n'aiment pas les brutes" -j'y reviendrai plus bas. En tout cas, ce qu'il y a de sûr, c'est que leurs œuvres de cette époque renvoyaient en pleine gueule les questionnements enfouis sur la position de la Slovénie en Yougoslavie : le nom même de Laibach qui renvoie au passé germanique de la ville et à la tentative de l'occupation allemande d'imposer une re-germanisation du pays, Krst Pod Trglavom qui évoque lui aussi le rattachement au monde germanique et au catholicisme tout en rappelant que ces deux traits distinctifs au sein de la Yougoslavie ont en fait été imposés à l'origine aux Slovènes par l'invasion autrichienne, le discours de Tito dans Država, le slogan tiré du fascisme italien (qui s'est paradoxalement opposé à l'Allemagne en Yougoslavie en soutenant les tchetniks) sur Nova Akropola, l'imagerie rappelant l'URSS qui était donc perçue à juste titre comme une menace par le régime de Tito... mais sans donner de positionnement univoque. Bertrand Burgalat a dit qu'ils avaient vu ce qui allait arriver avec l'explosion des nationalismes qui a conduit aux guerres des années 90, c'est vrai, et après le début des guerres ils ont clairement condamné ce qui s'est passé, et maintenant ils disent donc n'avoir pas souhaité la fin de la Yougoslavie, mais c'était beaucoup moins clair à l'époque. Sachant bien sûr qu'il y a plusieurs positionnements intermédiaires possibles : ils auraient pu ne pas désirer la fin de la Yougoslavie mais avoir pensé qu'elle était inévitable, ou la vouloir mais pas vouloir la façon dont elle s'est faite, ou penser que la Yougoslavie devait changer dans son rapport à ses peuples mais pas disparaître... bref, comme d'habitude, ça ne résout rien, on ressort avec plus de questions que de réponses.

 

Ce qu'il y a de sûr aussi, et là pour le coup je pense que c'est un des rares points sur lesquels ils ont vraiment un discours politique et sur lesquels ils ne varient jamais, c'est qu'ils défendent la possibilité pour des pays n'ayant pas le poids des grandes puissances de prendre leurs propres décisions et de garder leurs spécificités -ça se voit aussi bien dans Boji ou la mise en avant des spécificités slovènes que dans les uniformes yougoslaves (malgré l'opposition apparente qu'il y a entre les deux) que dans les propos critiques qu'ils ont tenus à propos du fonctionnement de l'UE (pas de l'UE elle-même) au moment de Spectre et dans le discours anti-impérialiste virulent qu'ils ont tenu en 2016 dans un média italien en réponse à une question sur les attentats islamistes (et je ne suis pas vraiment d'accord avec le fait de décrire le terrorisme comme une réponse à l'impérialisme, mais ce n'est pas le sujet^^). Mais ça ne résout pas la question de savoir sur quelles bases peut se constituer un État indépendant d'après eux, et je ne suis pas sûr que la réponse serait la même aujourd'hui que dans les années 80 (je suis même plutôt persuadé du contraire).

 

 

Oui, l'histoire de Sarajevo, où beaucoup de gens n'avaient plus de passeport valable justement à cause de la partition sur des bases exclusives qui était en train de se faire.

 

 

Ben disons qu'après la chute de l'URSS, il y a eu une certaine victoire culturelle des discours anti-frontières aussi bien à droite et au centre-gauche (triomphe du néolibéralisme, accepté y compris lorsque la gauche était au pouvoir, en particulier le SPD en Allemagne, la fin du rideau de fer ayant signifié une explosion des échanges très profitable avec l'Europe de l'est, y compris pour avoir les moyens de financer des politiques de gauche sans trop tailler dans les bénéfices des capitalistes) qu'à l'extrême-gauche (où les idées libertaires ont eu le vent en poupe, le modèle soviétique ayant été discrédité). Ce n'est plus vraiment le cas aujourd'hui, où les discours mettant en avant les frontières sont de nouveau mis en avant à la fois à droite (crainte de la concurrence étrangère dans un contexte de contraction des marchés, refus de subir les conséquences des crises migratoires même déclenchées par ses propres politiques) qu'à gauche (volonté de lutter contre le dumping écologique et social, réflexion sur les conditions de viabilité de la démocratie -Frédéric Lordon en est l'exemple le plus évident sur le plan intellectuel avec Imperium). En tout cas, ce qu'il y a de tout à fait sûr, c'est que se questionner sur la définition d'un peuple et la valeur de la notion d'État n'a jamais été réservé à l'extrême-droite, que ce soit pour défendre l'État-nation ou au contraire pour l'attaquer (il est d'ailleurs assez amusant de constater qu'au moment où Laibach émerge, les idées anti-étatistes et antinationales de la Nouvelle Droite avaient justement une forte influence dans l'extrême-droite européenne, surtout dans le milieu dark-folk et dans la partie d'extrême-droite de la scène indus !).

 

 

Attention quand même, parce qu'autant l'interview de Mano Negra était complètement conne en se contentant de sortir de son contexte l'imagerie totalitaire de Laibach et une interview où ils parlent de la longue histoire de domination étrangère de la Slovénie, ce qui revient à gommer l'ambiguïté et donc toute la démarche artistique et intellectuelle de Laibach, autant on ne peut pas faire non plus comme si le rapport de Laibach aux idéologies totalitaires et notamment au fascisme n'avait jamais été que purement parodique. Si aujourd'hui, le kitsch totalitaire et la dérision sont évidentes, on ne peut pas en dire autant des allusions cryptiques à Rudolf Hess sur Macbeth, justement parce qu'elles étaient cryptiques, et surtout pas de la photographie de lui à la morgue de Spandau dissimulée dans la couverture : d'après Stéphane François (qui connaît très bien en tant que spécialiste de l'extrême-droite et lui-même fan d'indus), elle n'avait circulé à cette époque que dans les milieux d'extrême-droite, et je le crois, parce qu'aujourd'hui encore, j'ai dû littéralement retourner Google Images pour retrouver l'originale, ce qui signifie qu'eux seuls pouvaient la reconnaître (mis à part les historiens spécialisés). Et ils avaient effectivement des relations avec l'extrême-droite, en particulier avec le milieu nationaliste-révolutionnaire français par l'entremise de Bertrand Burgalat que je citais plus haut, leur arrangeur sur Opus Dei, qui était à l'époque au bureau politique de Troisième Voie où lui et Christian Bouchet (qui est un fan de dark folk, d'indus et de heavenly voices) cherchaient à promouvoir leurs idées en s'investissant dans le milieu contre-culturel musical notamment par la création de fanzines (Burgalat a quitté TV et dénoncé l'extrême-droite par la suite, Bouchet quant à lui est devenu cadre du FN, où il a été une cible particulièrement choisie pour les adversaires de celui-ci du fait de son passé et de son soutien aux islamistes iraniens).

 

Alors il est difficile de dire quelle était la nature exacte de ces relations, ça n'implique évidemment pas nécessairement une adhésion, mais du coup, eh bien, il y a une certaine logique à ce que des gens aient perçu Laibach ainsi, que ce soit pour y adhérer ou les dénoncer, même si ça fait maintenant longtemps qu'ils tiennent un discours incompatible sur plusieurs points (depuis les guerres de Yougoslavie, en fait). C'est aussi pour ça que je suis un peu prudent pour ce qui est de dire que dans les années 80, ils démontraient "qu'ils n'aimaient pas les brutes" : en tout cas, les néofascistes n'étaient pas infréquentables pour eux. De même, quand ils disent aujourd'hui en interview que leurs sympathies ont "toujours été au communisme à visage humain" (allusion au Printemps de Prague ? De toute façon, je les soupçonne d'avoir dit ça en sachant très bien que plus personne ne croit ce qu'ils peuvent dire sur leurs orientations politiques quoi qu'il arrive), ça paraît surprenant compte tenu de ces contacts passés (sans être totalement impossible).

 

En tout cas, ce qu'il y a de sûr, c'est que s'ils n'ont jamais été dans une démarche de propagande (encore une fois, ils posent les questions plutôt que d'y répondre), ils n'étaient pas non plus à cette époque dans une démarche de dénonciation par le fait de tourner en ridicule le fascisme, ils le mettaient en scène et laissaient chacun en tirer ses conclusions. Après tout, ils disent que toutes les interprétations de Laibach sont justes et que la plus juste de toutes, c'est l'incompréhension, alors -_-

 

 

Oui, ils ont été en contact avec je dirais des individus quand même assez sûrs d'où ils se situaient sur l'échiquier politique!

Après, selon moi, c'est du Laibach, et c'est pas pour résumer un débat plus compliqué, que vraiment c'étaient des trolls avant l'heure. Je pense que les provocations tant visuelles que les relations peu recommandables (Burgalat en fait partie tu as tout à fait raison) font partie de la démarche générale, encore une fois de saut de puces entre les extrêmes. Concernant Burgalat, c'est un personnage complexe.

Aujourd'hui, ils vont en Corée du Nord, se font accompagner dans une démarche qui parait plus proprette et qui parle un peu plus au grand public comparé aux 80s ou 90s, mais les personnes qui gravitent autour d'eux ne sont pas forcément plus recommandables, le pire c'est que ce n'est même pas assumé comme Burgalat qui avait quand même reconnu qu'il avait fait des trucs violents et de grosses conneries (ce qui n'excuse bien sûr pas les idées type Troisième Voie...). Mais bon ça ce n'est que mon ressenti personnel, pour le peu que je connais des gens qui peuvent les accompagner aujourd'hui...c'est un peu des hipsters d'extrême droite en gros leur entourage aujourd'hui ! Mais je pense qu'ils s'en foutent, et comme tu dis, plus personne ne prend au pied de la lettre quand ils s'expriment sur la politique, c'est ça qui est un vrai tour de force: mettre en place le projet musical le plus politique du monde pour au final noyer le poisson!

 

 

 

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Le 22/06/2022 à 00:29, Caprica a dit :

Je pense qu'une manifestation culturelle/politique telle que le NSK aurait eu du mal à éclore chez nous, tout simplement!

 

Sur le fond du questionnement, oui : la France est un État-nation constitué depuis longtemps, on se pose beaucoup moins ces questions depuis à peu près la fin du XIXème siècle. Pour ce qui est de l'articulation entre le politique et l'artistique, Prima Linea semble être sur un registre proche mais j'ai du mal à trouver des informations sur ce groupe et ils n'ont pas duré longtemps.

 

Le 22/06/2022 à 00:29, Caprica a dit :

Oui, ils ont été en contact avec je dirais des individus quand même assez sûrs d'où ils se situaient sur l'échiquier politique!

Après, selon moi, c'est du Laibach, et c'est pas pour résumer un débat plus compliqué, que vraiment c'étaient des trolls avant l'heure. Je pense que les provocations tant visuelles que les relations peu recommandables (Burgalat en fait partie tu as tout à fait raison) font partie de la démarche générale, encore une fois de saut de puces entre les extrêmes.

 

Oui, j'y ai pensé aussi, mais on n'aura sans doute jamais de réponse complète, et si on en avait une, je gage qu'on ne la croirait pas^^ Je me rappelle que dans une interview, ils avaient dit à propos de leur censure dans les années 80 "Cependant, nous devons être justes avec nos censeurs : si nous ne nous étions pas si bien connus, nous nous serions nous-mêmes censurés !" :lol:

 

Le 22/06/2022 à 00:29, Caprica a dit :

Aujourd'hui, ils vont en Corée du Nord, se font accompagner dans une démarche qui parait plus proprette et qui parle un peu plus au grand public comparé aux 80s ou 90s

 

Ça a quand même généré des reproches, y compris ici, en mode "C'est normaliser un régime totalitaire" ; ce qui était visiblement le but (générer des reproches, je veux dire^^), puisqu'eux-mêmes disaient qu'ils n'allaient pas en Corée du Nord pour provoquer les Nord-Coréens mais pour provoquer le reste du monde :rolleyes::D Mais bon, ils ne se sont pas faits cancel pour ça non plus, c'est sûr, je pense que maintenant la plupart des gens ont compris qu'il s'agissait avant tout d'une démarche artistique, y compris des journaux qui les avaient accablés autrefois.

 

Le 22/06/2022 à 00:29, Caprica a dit :

mais les personnes qui gravitent autour d'eux ne sont pas forcément plus recommandables, le pire c'est que ce n'est même pas assumé comme Burgalat qui avait quand même reconnu qu'il avait fait des trucs violents et de grosses conneries (ce qui n'excuse bien sûr pas les idées type Troisième Voie...). Mais bon ça ce n'est que mon ressenti personnel, pour le peu que je connais des gens qui peuvent les accompagner aujourd'hui...c'est un peu des hipsters d'extrême droite en gros leur entourage aujourd'hui !

 

Ah, je ne sais pas, tu connais sans doute mieux que moi qui gravite autour d'eux aujourd'hui, mais c'est vrai que Valnoir me donne l'impression d'une attitude dans le meilleur des cas extrêmement naïve sinon complaisante avec Peste Noire, vu qu'il s'empresse de glisser sous le tapis leurs engagements pourtant pas bien dissimulés. Et puis wai, il y a ce côté hipster que peut favoriser l'attitude snob envers Rammstein et la complexité de leur rapport à la politique, ça fait de Laibach un groupe qu'on peut apprécier de mettre en avant si on a envie de se distinguer. À côté de ça, il y a aussi les échanges d'éloges avec Slavoj Žižek (qui n'est pas franchement quelqu'un que je peux piffrer, pour moi il a quand même un vrai fond stal même si on ne peut pas le résumer à ça) et leur amitié avec Test Dept, et maintenant ils disent aussi qu'ils avaient rencontré Heiner Müller dans les années 80 et avaient projeté de travailler avec lui... On ne peut pas dire qu'ils discriminent politiquement^^

Edited by Mitth'raw Nuruodo
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Le 23/06/2022 à 22:54, Mitth'raw Nuruodo a dit :

Je me rappelle que dans une interview, ils avaient dit à propos de leur censure dans les années 80 "Cependant, nous devons être justes avec nos censeurs : si nous ne nous étions pas si bien connus, nous nous serions nous-mêmes censurés !" :lol:


Haha rien que pour ce type de sorties, ces mecs sont des génies 😆 

 

Le 23/06/2022 à 22:54, Mitth'raw Nuruodo a dit :

 

 

Ah, je ne sais pas, tu connais sans doute mieux que moi qui gravite autour d'eux aujourd'hui, mais c'est vrai que Valnoir me donne l'impression d'une attitude dans le meilleur des cas extrêmement naïve sinon complaisante avec Peste Noire, vu qu'il s'empresse de glisser sous le tapis leurs engagements pourtant pas bien dissimulés. Et puis wai, il y a ce côté hipster que peut favoriser l'attitude snob envers Rammstein et la complexité de leur rapport à la politique, ça fait de Laibach un groupe qu'on peut apprécier de mettre en avant si on a envie de se distinguer. À côté de ça, il y a aussi les échanges d'éloges avec Slavoj Žižek (qui n'est pas franchement quelqu'un que je peux piffrer, pour moi il a quand même un vrai fond stal même si on ne peut pas le résumer à ça) et leur amitié avec Test Dept, et maintenant ils disent aussi qu'ils avaient rencontré Heiner Müller dans les années 80 et avaient projeté de travailler avec lui... On ne peut pas dire qu'ils discriminent politiquement^^


Je dirais que le nazillon se cache aujourd’hui derrière tout un vernis hisptero-artistique (illustrateurs etc) très en vogue, mais ça reste des cas socs. Et je pense que Laibach savent très bien qu’ils s’entourent de gens qui ne panent rien à leur démarche!

 

Peste Noire c’est une blague ce gars, c’est ridicule, le gars se prend pour Rimbaud ou Baudelaire alors que c’est juste un beauf de droite en jogging qui picole du gros rouge. Ils me feront toujours marrer tous ces gens ! 

Concernant Slavoj Žižek, c’est vraiment paradoxal parce que sur certains points je le trouve plutôt pertinent, et sur d’autres il me sort par les yeux (t’as bien résumé avec le fond « stal »)

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Il y a 9 heures, Caprica a dit :

Haha rien que pour ce type de sorties, ces mecs sont des génies 😆 

 

Oui :lol: Et puis en plus d'être drôle, ça a le mérite d'être honnête. Ça m'énerve, de lire Hreidmarr se plaindre que Baise Ma Hache se fait blacklister alors qu'ils font absolument tout pour... Quand on provoque, faut assumer.

 

Il y a 9 heures, Caprica a dit :

Je dirais que le nazillon se cache aujourd’hui derrière tout un vernis hisptero-artistique (illustrateurs etc) très en vogue, mais ça reste des cas socs.

 

Oui, et pas seulement dans le milieu artistique. Tu as peut-être déjà eu l'occasion de t'en rendre compte, une bonne partie des fascistes lyonnais se font des looks vaguement hipsters maintenant, plus passe-partout. Ça va sans doute avec un certain embourgeoisement de l'extrême-droite consécutivement au fait qu'il n'y a plus beaucoup de skinheads, en tout cas en milieu urbain, et qu'a contrario la petite-bourgeoisie se lance dans le radical-chic. Et ça se branle...

 

Il y a 9 heures, Caprica a dit :

Peste Noire c’est une blague ce gars, c’est ridicule, le gars se prend pour Rimbaud ou Baudelaire alors que c’est juste un beauf de droite en jogging qui picole du gros rouge. Ils me feront toujours marrer tous ces gens ! 

 

:lol: :lol: :lol:

 

Ça va rester une de mes répliques préférées du forum un moment, celle-là :D Ça colle assez bien au personnage, en plus, même si je n'aime pas le mot "beauf". C'est clair que pour les textes, euh... En revanche, on ne peut pas lui enlever que c'est un bon compositeur, moi c'est pas trop ma came, mais il a introduit quelque chose de neuf dans le black metal.

Edited by Mitth'raw Nuruodo
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Le 27/06/2022 à 09:26, Mitth'raw Nuruodo a dit :

 

Oui, et pas seulement dans le milieu artistique. Tu as peut-être déjà eu l'occasion de t'en rendre compte, une bonne partie des fascistes lyonnais se font des looks vaguement hipsters maintenant, plus passe-partout. Ça va sans doute avec un certain embourgeoisement de l'extrême-droite consécutivement au fait qu'il n'y a plus beaucoup de skinheads, en tout cas en milieu urbain, et qu'a contrario la petite-bourgeoisie se lance dans le radical-chic. Et ça se branle...

 

 « Radical chic » ouais c’est exactement ça. Je dirais qu’en plus de la mutation des idées extrêmes (qu’on retrouve plus côté hooliganisme en fait, plus prolétaire, encore dans les grandes villes) en fait tout les gens qui ont la quarantaine qui avaient ce type d’idées se sont rapprochés je dirais depuis une petite dizaine d’année de cercles très artistiques (avec le revival de l’esthétique occulte notamment avec le revival du doom, du vintage etc…) et qu’ils sont venus se lover comme des parasites à tout ce milieu là, mais bon les nazis c’est comme les langues, c’est vivant et ça évolue 😆 

 

Le 27/06/2022 à 09:26, Mitth'raw Nuruodo a dit :

 

:lol: :lol: :lol:

 

Ça va rester une de mes répliques préférées du forum un moment, celle-là :D Ça colle assez bien au personnage, en plus, même si je n'aime pas le mot "beauf". C'est clair que pour les textes, euh... En revanche, on ne peut pas lui enlever que c'est un bon compositeur, moi c'est pas trop ma came, mais il a introduit quelque chose de neuf dans le black metal.

 

Haha, cette définition de ma part était très spontanée, je me suis toujours demandé si ses textes étaient sérieux ou si c’est un génie du troll (façon Peter Steele) mais en fait… il est sérieux comme la mort haha ! 

Je te rejoins pour le mot « beauf » en fait, je préfère de loin la compagnie de gros bikers fan d’AC/DC sympas plutôt que de connards méprisants pour tout ce qui n’est pas comme eux qui écoutent que du rock prog, enfin pour moi le terme beauf désigne surtout des gens avec un très gros manque de curiosité intellectuelle et un peu trop sûrs de leurs acquis… on en trouve dans tout les milieux ! 
Je me moque du bonhomme qui pour moi est vraiment un naze (avec un i aussi parfois), mais en plus musicalement vraiment j’ai jamais compris. Pourtant même si un type de musique me parle pas, j’arrive à voir en quoi ça peut être innovant ou original, mais là, c’est juste d’un ennui mortel me concernant ! 

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  • 3 weeks later...
  • 2 weeks later...
Le 23/06/2022 à 22:54, Mitth'raw Nuruodo a dit :

 

Valnoir me donne l'impression d'une attitude dans le meilleur des cas extrêmement naïve sinon complaisante avec Peste Noire, vu qu'il s'empresse de glisser sous le tapis leurs engagements pourtant pas bien dissimulés. 

 

Je découvre votre (passionnante) discussion seulement aujourd'hui, mais juste sur ce point : ça fait des années que Valnoir et son entourage n'ont plus aucun contact avec Famine, qui "a réussi à se faire détester ou mépriser par tout le monde" (dixit Valnoir).

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Le 17/07/2022 à 22:23, Caprica a dit :

 

Yes, j'ai vu passer, merci ! Je trouve ça cool, comme idée !

 

Il y a 7 heures, Herzwerk R.o.D a dit :

Je découvre votre (passionnante) discussion seulement aujourd'hui, mais juste sur ce point : ça fait des années que Valnoir et son entourage n'ont plus aucun contact avec Famine, qui "a réussi à se faire détester ou mépriser par tout le monde" (dixit Valnoir).

 

Ah, merci, je pensais à une interview qui a quelques années maintenant. Ça se comprend.

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Il y a 7 heures, Herzwerk R.o.D a dit :

 

Je découvre votre (passionnante) discussion seulement aujourd'hui, mais juste sur ce point : ça fait des années que Valnoir et son entourage n'ont plus aucun contact avec Famine, qui "a réussi à se faire détester ou mépriser par tout le monde" (dixit Valnoir).


Ha merci pour l’info ! Bon tant mieux pour lui oui ! En même temps Famine c’est cas soc’ et compagnie ! 
 

il y a 3 minutes, Mitth'raw Nuruodo a dit :

 

Yes, j'ai vu passer, merci ! Je trouve ça cool, comme idée !

 


Yes à voir ce que ça donne 

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  • 3 weeks later...

Ça y est, ma chronique de Wir Sind Das Volk est sur VerdamMnis ;) ^_^ Eh bien ils ont pris une direction complètement différente de ce que j'imaginais, tant mieux ! Il faut vraiment avoir les textes pour pleinement l'apprécier, par contre -le livret donne les traductions en anglais, heureusement. C'est la première fois que je fais une chronique où je passe plus de temps à contextualiser qu'à parler de la musique :lol:

Edited by Mitth'raw Nuruodo
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  • 1 month later...

Énorme interview du groupe dans Technikart par Bertrand Burgalat (!), les photographies de la revue sont disponibles sur facebook si on n'a pas trop peur de multiplier son hypermétropie par trois : où Ivan Novak parle assez sérieusement de la guerre en Ukraine, de l'OTAN et de la guerre froide, de la Yougoslavie post-Tito, de Poutine, de l'impérialisme américain, de la Corée du Nord, de la Slovénie et de Janez Janša... Comme d'habitude, je ne suis pas vraiment d'accord avec lui mais c'est hyper intéressant.

Edited by Mitth'raw Nuruodo
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  • 2 weeks later...

je viens d'entendre la version originale d'Across the universe; ne sachant pas que c'était une reprise, j'ai mis du temps à comprendre d'où je connaissais cette musique et évidemment je rigole pas mal en me souvenant de la grosse voix de Milan par dessus qui vient la massacrer :ph34r:

voilà storytime terminé

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Il y a 3 heures, Shéogorath a dit :

la grosse voix de Milan par dessus qui vient la massacrer

 

 

OOOOOOHMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMM

 

(Un des sons les plus terrifiants de l'univers bien avant le BLOUP faut le savoir)

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  • 11 months later...
  • 4 months later...

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